Des piquets de grève ont été érigés mercredi matin devant les collèges Rosemont et de Bois-de-Boulogne, à Montréal. Mis à part quelques prises de bec, tout s'est bien déroulé à Rosemont, où les étudiants sont rentrés en classe comme prévu. La direction du collège de Bois-de-Boulogne a pour sa part décidé de suspendre les cours pour la journée.

Les élèves du collège de Bois-de-Boulogne voulaient faire respecter la journée de grève votée en assemblée générale. Cette grève a pour but de permettre aux élèves de participer à la grande manifestation qui aura lieu cet après-midi au centre-ville de Montréal, comme le 22 de chaque mois depuis le printemps.

La direction du collège Bois-de-Boulogne a finalement annoncé ce matin sur son site internet que les cours étaient suspendus «afin d'éviter toute situation qui pourrait compromettre la sécurité des personnes ». Le collège indique que les cours prévus à l'horaire aujourd'hui seront repris le samedi 15 septembre.   

Au cégep de Rosemont, quelques dizaines de personnes ont dressé des piquets «symboliques» devant la porte principale de l'établissement. Plus tôt cette semaine, l'association étudiante du collège de Rosemont et la direction s'étaient entendus pour que les cours soient suspendus en après-midi seulement.

Les piquets de grève avait pour but d'«inviter les gens à participer à la manifestation» de l'après-midi, a précisé Laura-Claire Vachon, membre du comité de direction de l'association étudiante. Selon Mme Vachon, la plupart des personnes présentes n'étaient pas des élèves du collège de Rosemont.

Léo, élève du cégep du Vieux-Montréal, était venu protester contre le fait que les cours avaient été suspendus seulement l'après-midi. Il a souligné que, lors de l'assemblée générale, les membres de l'association du cégep de Rosemont ont voté en faveur d'un journée complète de grève. «L'exécutif a outrepassé la décision de l'assemblée», a-t-il dit.

Selon Lui, les manifestants n'ont pas fait de «piquetage dur» parce qu'il y avait peu d'élèves du collège de Rosemont parmi eux. Les membres du bureau de l'association étudiante ont fait comprendre aux élèves de l'extérieur qu'ils devaient rester pacifiques.

Des piquets de grève symboliques ont également été érigés devant le cégep de Saint-Laurent, où l'administration a accepté mardi de suspendre les cours pour la journée. La direction du collège Édouard-Montpetit, à Longueuil, est également revenue sur sa décision, hier, en acceptant de suspendre les cours de l'après-midi.

Selon le site internet de la CLASSE, les élèves du collège de Maisonneuve, du collège Ahuntsic, du cégep de Saint-Jérôme, du cégep du Vieux-Montréal, du collège de Valleyfield et du cégep Marie-Victorin ont également voté pour une journée de grève afin de prendre part à la manifestation d'aujourd'hui.

C'était la première fois que des piquets de grève étaient érigés depuis l'adoption de la loi spéciale, qui interdit à quiconque d'empêcher la tenue des cours.

Un «gros» rassemblement?

Des rassemblements d'envergure sont organisés tous les 22 du mois depuis le mois de mars. Cette fois, la CLASSE souhaite que ce soit le «plus gros rassemblement de l'histoire du Québec en campagne électorale», a indiqué la porte-parole Camille Robert. «Nous voulons montrer que le conflit étudiant n'est pas réglé. Même si plusieurs sont retournés en classe, les étudiants continuent leur lutte», a-t-elle dit.

La grève pourrait reprendre, a d'ailleurs souligné Maxence L. Valade, de l'Association étudiante du cégep de Saint-Laurent. «C'est une suspension», a-t-il déclaré, avant de rappeler qu'il y aura de nouveaux votes sur la grève au lendemain des élections.

Organisé par la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, le rassemblement d'aujourd'hui commence à 14h, à la place du Canada. Outre les étudiants, des milliers de personnes issues des syndicats et des groupes sociaux sont attendues.

Les votes se poursuivaient par ailleurs lundi dans les différentes facultés universitaires.

Au cégep du Vieux-Montréal, une pétition de plus de 100 noms a forcé la tenue d'une troisième assemblée en huit jours, mais les membres ont voté contre la tenue d'un troisième scrutin.

Deux importantes associations d'étudiants à l'UQAM ont aussi tenu des assemblées mardi. Les étudiants en arts ont reconduit la grève tandis que ceux en langues et communication ont décidé de retourner en classe... jusqu'au lendemain des élections.