La facture du conflit étudiant a atteint 15 millions au Service de police de Montréal (SPVM), selon la plus récente compilation obtenue par Vision Montréal. L'opposition officielle s'inquiète du retard pris par le gouvernement à compenser la métropole.

Le temps supplémentaire effectué par les policiers explique le gros de la facture entraînée par les manifestations qui ont secoué quotidiennement Montréal ce printemps. Les agents affectés aux débordements ont encaissé pour 11,6 millions pour leurs longues heures de travail.

L'embauche devancée de 100 policiers supplémentaires ce printemps a quant à elle coûté 1,7 million. La Ville avait décidé de devancer leur embauche prévue plus tard cette année pour gonfler les rangs du SPVM et ainsi donner du répit aux agents affectés aux manifestations. Le confit a également coûté 1,7 million en achat d'équipement et en dommages causés notamment aux véhicules de patrouille.

Cette facture de 15 millions ne tient pas compte de tous les coûts pour la Ville. Les cols bleus ont également travaillé d'arrache-pied tout au long du conflit pour en effacer les traces. Avant les marches, ils devaient notamment enlever du mobilier urbain, comme les poubelles, pour éviter qu'elles ne soient saccagées.

Vice-président de la Commission sur la sécurité publique, Réal Ménard déplore le temps mis par Québec à compenser la métropole et a présent une motion pour demander à l'administration Tremblay de faire pression. «Je crains que le maire Tremblay n'ait pas de rapport de force avec Québec. Ce que j'espère, c'est que l'administration Tremblay fasse preuve d'échine et d'aplomb.»

Le bras droit du maire, Michael Applebaum, assure que Québec s'apprête à compenser la métropole sous peu. «Le dossier est réglé, on va avoir un chèque. La population n'a pas besoin de s'inquiéter.»

L'administration Tremblay a rencontré en juin le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, et le ministre des Finances, Raymond Bachand, pour réclamer une compensation. Ils avaient alors évalué la facture à 10 millions. Michael Applebaum assure que le montant à venir tiendra compte des dépenses survenues après la rencontre avec le gouvernement. «Ils ont compris que la Ville de Montréal n'est pas responsable de payer ces frais et doit être remboursée. Ils sont d'accord pour rembourser nos frais.»