Les délégués des associations membres de la CLASSE sont réunis à Montréal pour la fin de semaine, afin de décider de l'appel à envoyer aux étudiants québécois: grève ou trêve?

Tous ont surveillé de très près l'issue de l'assemblée générale au cégep Saint-Laurent, qui s'est prononcée en faveur de la poursuite du débrayage, à condition qu'au moins 20 000 étudiants à travers la province les imitent.

La position a été adoptée par un vote serré de 261 votes en faveur, 243 contre et 14 abstentions.

Le cégep Saint-Laurent est un établissement connu pour son militantisme: un échec des partisans d'une grève automnale à Saint-Laurent aurait pu sonner le glas du mouvement, selon les impressions recueillies par La Presse.

Le congrès de la CLASSE se prononcera ensuite sur des propositions apportées par des associations membres.

«Que la CLASSE appelle l'ensemble des étudiant-e-s à poursuivre la grève, qu'elle apporte son soutien aux campus en grève et qu'elle se considère solidairement responsable des levées de cours et piquetage qui auront lieu», propose par exemple l'Association facultaire étudiante des sciences humaines de l'UQAM.

Le même regroupement met aussi de l'avant une autre proposition, beaucoup plus dure, demandant à toutes les «personnes favorables à la poursuite de la grève» à se «préparer, de façon autonome et affinitaire, à empêcher le retour en classe».

Situation financière «nébuleuse»

Par ailleurs, les documents de préparation au congrès de la CLASSE lèvent le voile sur l'état des coffres de l'association étudiante.

Ainsi, son conseil exécutif admet que «la situation financière de la CLASSE est assez nébuleuse», au point de mettre en danger la contestation de la loi spéciale. Celle-ci  est «directement liée à la quantité de dons extérieurs reçus». L'organisation prévoit d'ailleurs recevoir 80 000$ en «dons», dont 65 000$ d'«organisations non étudiantes».

«Outre cet élément, la situation financière générale de la CLASSE est satisfaisante; nous avons tout de même dû limiter nos dépenses. Nous appelons donc aux associations étudiantes qui ont la possibilité de le faire de verser une deuxième cotisation, vu la durée de notre grève», demande le conseil exécutif.