La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, condamne les moyens d'action prévus par les associations étudiantes en cet été pressenti pour la tenue d'élections générales.

Elle reproche au mouvement de contestation étudiant de s'éloigner de l'enjeu des droits de scolarité pour se disperser dans toutes sortes d'autres débats, ce qui n'est pas propice à la résolution du problème d'origine.

Au moment où le scénario d'un déclenchement d'élections le 1er août devient de plus en plus plausible, la Coalition large pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) entend notamment faire une tournée du Québec, pour parler notamment de la démocratie, du Plan Nord, des gaz de schiste, des femmes et des autochtones.

Quant aux fédérations étudiantes universitaire et collégiale, la FEUQ et la FECQ, elles ont ciblé 11 circonscriptions où la victoire libérale a été serrée au dernier scrutin, pour les faire basculer en mobilisant le vote des jeunes. Elles comptent même en cibler une quinzaine d'autres tout aussi vulnérables.

«Elles élargissent leur champ d'action», a constaté Mme Courchesne en signifiant son désaccord, dans une entrevue à La Presse Canadienne, vendredi.

«On ne parle plus de droits de scolarité ce matin, on n'est plus du tout, du tout dans l'enjeu des droits de scolarité, a-t-elle déploré. On est rendu dans tous les enjeux socio-économiques du Québec. On vient de changer de registre.»

À l'opposé, elle assure que le gouvernement reste concentré sur ses priorités, notamment en ce qui concerne la rentrée et la reprise des cours des étudiants en grève dont la session a été annulée. Pas moins de 14 cégeps de la région métropolitaine doivent ainsi organiser une rentrée précoce, en août, en vertu de la loi spéciale adoptée en mai.

«Pour moi, c'est la priorité. Moi, je travaille très très fort pour que la rentrée se fasse de façon harmonieuse, correctement, pour que les étudiants puissent avoir le droit de suivre leurs cours.»

Elle soutient aussi qu'elle est toujours prête à reprendre le dialogue avec les associations étudiantes pour trouver des solutions.

«Pour moi, c'est toujours ouvert. Le gouvernement ne fermera jamais le canal de communication.»

Enfin, Mme Courchesne n'a pas voulu commenter les rumeurs d'élections estivales ou s'avancer sur son avenir politique.

«C'est votre métier, pas de problème, vous allez à la pêche, mais le poisson ne mord pas», a-t-elle conclu avec un brin d'ironie.