Après le 22 mars, le 22 mai et la grande manifestation écologiste du 22 avril, des milliers de manifestants sillonnent les rues de Montréal cet après-midi. Une autre manifestation est prévue à Québec.

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L'invitation a été lancée par l'ensemble des associations étudiantes. La Fédération étudiante universitaire du Québec a d'ailleurs remis son trajet à la police.

La manifestation qui se tient à Montréal a débuté vers 14h00 à la Place du Canada. Plus de 8000 personnes ont confirmé leur présence sur la page Facebook de l'événement, mais davantage se sont pointées. Les organisateurs croient que plus de 100 000 personnes sont présentes à Montréal, alors que d'autres observateurs parlent plutôt de dizaines de milliers.

Au même moment à Québec, les militants qui s'étaient rassemblés devant l'Assemblée nationale ont quitté pour débuter la manifestation.

Une manifestation pour les élections

Pour la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, la manifestation s'inscrit dans un scénario électoral. La leader étudiante jure que les jeunes Québécois voteront massivement lors du prochain scrutin et changeront.

«Les jeunes vont changer le visage du Québec dans les prochaines années et vont être appelés à se mobiliser massivement dans le cadre des prochaines élections», a-t-elle affirmé.

Même si les libéraux de Jean Charest ne changeront pas d'avis après une manifestation, ces événements permettent aussi de conserver l'enjeu des frais de scolarité à l'ordre du jour.

Du côté de la CLASSE, on avoue que des élections automnales ne constituent pas un scénario idéal.

Les étudiants devront peut-être décider de reconduire ou pas la grève en pleine campagne électorale, a reconnu Jeanne Reynolds, l'une des porte-parole de l'association.

Mais la CLASSE veut d'ailleurs faire subsister la mobilisation pendant tout l'été.

«On est ici pour démontrer que la mobilisation va se poursuivre pendant l'été, que le gouvernement libéral doit prendre ses responsabilités et que le gouvernement libéral ne nous aura pas à l'usure», a fait valoir Camille Robert, une porte-parole.

Participation plus faible

Julie Perreault, une étudiante en grève depuis le 13 février, reconnait qu'il risque d'y avoir un peu moins de participants aujourd'hui puisque les vacances d'été ont commencé.

«Ce n'est pas parce que c'est un peu plus tranquille que le mouvement est mort. Les gens sont toujours aussi opposés à la hausse des droits de scolarité.»

Son amie Isabelle Kieffer croit même que l'appui aux étudiants augmente au fil des semaines. «Le gouvernement montre tellement peu d'ouverture que je me rends compte que les gens se réveillent autour de moi», dit-elle.

Toutes les deux demandent un médiateur pour faire avancer les négociations ou carrément un changement de gouvernement.

Le conflit étudiant semble ne pas avoir évolué d'un poil depuis l'infructueuse dernière ronde de négociations.

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) a lancé un appel à la médiation la semaine dernière, mais le gouvernement n'a pas voulu s'engager dans cette voie.

Selon le secrétaire général de la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ), Paul-Émile Auger, rien ne justifie de resserrer des règles et d'empiéter sur les droits des manifestants puisque Québec est une ville pacifique où il n'y a pas eu de violence, ni de casse.