L'un des trois membres du groupe anarchiste controversé Mise en demeure est aussi à la tête de la CLASSE, a appris La Presse.

Entre deux cours de science politique à l'UQAM, Alain Savard joue de la basse aux côtés de deux amis. Le personnage qu'il incarne gratte son instrument le visage masqué par un tee-shirt.

Depuis deux semaines, il est aussi «secrétaire aux affaires académiques» de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), après avoir été élu par les associations membres de l'organisation le 3 juin dernier. Cette association étudiante est à la source de la CLASSE et partage son comité exécutif avec elle.

Le groupe de musique a été vivement critiqué par le gouvernement et le premier ministre lui-même la semaine dernière. Trouvée dans la résidence d'Amir Khadir, la reproduction d'un pastiche d'un tableau de Delacroix montrant Jean Charest mort qui gît aux pieds du député de Québec solidaire, a mis le feu aux poudres.

La CLASSE n'approuve pas

Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE, assure que les passe-temps de M. Savard doivent être dissociés de son implication au sein de l'association étudiante.

«Les appels à la violence physique contre des individus, ce sont des choses qu'on a toujours condamnées et qu'on condamne toujours. Ce sont des propos qu'on n'endosse absolument pas», a-t-il affirmé, par rapport aux paroles les plus controversées du groupe.

Le porte-parole souligne d'ailleurs que dans ses chansons, le groupe n'est pas tendre à son égard ou envers la CLASSE.

«Pour pas qu'il soit en tabarnak/J'm'en va cruiser Dutrizac/Si vous frappez des policiers/J'vous jure que j'vais m'en dissocier», chante par exemple Mise en demeure, dans S'insurge Gabriel Nadeau-Dubois.

Alain Savard affirme pour sa part qu'il n'adhère pas à l'idéologie anarchiste qui anime ses deux confrères et qu'il saura différencier son travail à la CLASSE et ses affiliations artistiques.