Inquiète de la vague d'arrestations massives effectuées en marge du Grand Prix, la CLASSE prend les grands moyens. Le groupe étudiant demande à la Commission des droits de la personne d'enquêter sur l'ensemble du travail des forces policières, qu'elle accuse de faire du profilage politique dans le cadre de ses interventions.

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La CLASSE affirme avoir reçu, en moins de 24 heures, plus de 100 témoignages de gens qui prétendent avoir été arrêtés, fouillés ou interpellés à tort durant la fin de semaine. Le groupe étudiant fait aussi état de cas de brutalité policière et de matricules cachés.

«Ce week-end, les policiers ont procédé à des fouilles aléatoires sur la seule base que des gens avait l'air jeune et portaient le carré rouge», a dénoncé le Gabriel Nadeau-Dubos, co-porte-parole de la CLASSE lors d'une conférence de presse tenue ce matin. «Nous ne croyons pas qu'il y avait un doute raisonnable que ces personnes étaient toutes sur le point de commettre un crime.»

En vertu du Code criminel, les policiers ont le droit d'intervenir lorsqu'ils ont des motifs suffisants de croire qu'une infraction s'apprête à être commise. C'est basé sur cet article que les agents ont procédé à une trentaine d'arrestations en plus d'expulser quelque 40 personnes du site dimanche.

Mais pour la CLASSE, le SPVM a tout simplement exagéré. «Le carré rouge, contrairement à ce que prétendent certains ministres, n'est pas un symbole de danger, martèle M Nadeau-Dubois. À preuve, les gens arrêtés ont été relâchés sans aucune accusation.»

Et comment, alors, auraient dû agir les agents de police, qui ont tout de même trouvé couteaux, peinture et cocktails Molotov dans certains sacs à dos? «Ils auraient pu demander les billets à l'entrée, a répondu le co-porte-parole. Où ils auraient pu fouiller tous les sacs, comme on le fait à l'entrée des festivals. Mais on n'a pas le droit de cibler des gens parce qu'ils appuient la cause étudiante.» Le jeune homme a notamment pointé les nombreuses interpellations qui ont eu lieu dans des stations de métro avant la course, où des agents fouillaient les sacs de toute personne jugée suspecte.

La CLASSE en a aussi contre les pratiques de la police de la Ville de Québec et de la Sûreté du Québec, qui ont eu à intervenir durant le conflit étudiant. Elle souhaite que la Commission des droits de la personne se penche sur les agissements de ces services également.



La Commission, qui n'a toujours pas reçu de demande officielle de la CLASSE, promet qu'elle l'étudiera sérieusement une fois qu'elle l'aura en main. «On n'a pas des demandes comme ça tous les jours», remarque toutefois une porte-parole, qui rappelle que le rôle de son organisme est plutôt de traiter des plaintes.