L'Association facultaire des étudiants en arts (AFEA) de l'UQAM organise jeudi soir une manifestation nue au centre-ville de Montréal. L'événement, qui pourrait rassembler plusieurs milliers de personnes, a un objectif clair: perturber le Grand Prix.

«Le Grand Prix est le symbole de la décadence du néolibéralisme», selon un membre de l'AFEA, qui a proposé que la CLASSE organise une fin de semaine de perturbations dans le but d'annuler le Grand Prix.

Selon le jeune homme, qui a joint La Presse mais tient à garder l'anonymat, le Grand Prix génère surtout des retombées économiques pour les hôtels de luxe, le travail du sexe et les lobbys économiques proches du gouvernement. L'événement, sexiste et élitiste, n'a donc rien de populaire.

«Le but, ce n'est pas de faire chier le peuple, mais d'éveiller la conscience et d'ouvrir le débat. On se sert d'un prétexte économique pour faire un «show de boucane»», affirme notre interlocuteur.

Une activité du Grand Prix a déjà été annulée: la journée portes ouvertes, seul événement gratuit et ouvert à tous pendant le week-end de Formule 1.

«Ça veut dire que les organisateurs ont peur, mais que c'est le seul événement qu'ils peuvent annuler», croit ce membre de l'AFEA.

Les manifestants, nus, espèrent symboliser la transparence, dont le gouvernement est dépourvu. Parmi eux, certains manifestants formeront un «nu block», un groupe au visage caché par un foulard rouge et au corps entièrement dévêtu.

«On trouve que le Grand Prix et le gouvernement sont grossiers et indécents. Pourtant, c'est nous qui allons être attaqués pour grossière indécence», dit le jeune homme.

Outre la manifestation nue, la première soirée du week-end du Grand Prix de Montréal risque d'être ponctuée par les manifestations: la CLAC, mouvement anticapitaliste, espère s'inviter au cocktail d'ouverture du Grand Prix, jeudi après-midi. Jeudi soir, après la «manufestation», les participants à la désormais habituelle manifestation nocturne prendront le relais.

Les autres événements culturels de Montréal ne sont visés par aucune perturbation étudiante. «On n'a aucunement l'intention de perturber les événements culturels tant qu'ils restent inclusifs et démontrent une accessibilité pour la population», rappelle le jeune homme.

La mobilisation née du conflit étudiant ne devrait pas cesser au cours de l'été. «On ne va pas se taire, on n'est pas cyniques, on ne va pas rentrer chez nous. On va rester dehors, taper sur nos casseroles jusqu'à ce qu'il y ait un changement majeur dans la structure démocratique.»