À quelques jours des festivités entourant le Grand Prix du Canada, que les étudiants en grève ont promis de cibler, le maire de Montréal Gérald Tremblay s'est dit «très, très, très déçu» de la rupture des négociations avec Québec.

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Dans un point de presse impromptu, vendredi, il a dit souhaiter un retour à la table des négociations «le plus rapidement possible», en soulignant que «la paix sociale, c'est la responsabilité du gouvernement du Québec».

«Ma responsabilité comme maire de Montréal, c'est de m'assurer que les gens puissent manifester en toute sécurité. Il faut également qu'on puisse respecter les droits de la majorité qui veut profiter des événements au cours des prochaines semaines, des prochains mois.»

Période cruciale

Questionné sur la possibilité que des manifestants perturbent la tenue du GP de Formule 1, il en a appelé «à la maturité et au sens des responsabilités» des étudiants. «Je ne peux imaginer que certains vont mettre en péril la sécurité. Je vais tout faire ce que je peux pour que les Montréalais se sentent en sécurité. On peut avoir des droits de manifester, mais on a également des responsabilités.»

L'été, a-t-il souligné, est une période touristique cruciale pour la métropole, avec son large éventail de festivals réputés. «Il faut absolument trouver une façon de s'assurer que Montréal puisse rayonner encore sur la scène internationale. Tout en communiquant un message, il faut permettre la tenue de ces événements dans le calme. La paix sociale, c'est une marque de commerce importante pour Montréal.»

Songe-t-il à restreindre l'accès à l'île Notre-Dame, où se tiendra le GP, ou à augmenter la présence policière? Le maire Tremblay a refusé de donner des détails, et a répété qu'il allait «faire tout ce qu'[il peut] pour assurer la sécurité de ces événements».

Une campagne publicitaire ?

La menace qui plane sur le Grand Prix et sur toute l'industrie touristique montréalaise en raison des moyens de pression des étudiants inquiète aussi la ministre du Tourisme, Nicole Ménard.

Devant la crainte de voir les visiteurs d'ici et d'ailleurs déserter les chambres d'hôtel, les restaurants et les attractions de la métropole, Mme Ménard n'exclut pas la possibilité de lancer une vaste campagne promotionnelle pour vanter les mérites de Montréal et même du Québec au complet. Impossible pour le moment de savoir exactement de quelle façon le Ministère pourrait procéder pour mettre au point cette offensive.

«Tout est possible», a-t-elle affirmé vendredi au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse. La ministre assure être en constante discussion avec les représentants de l'industrie touristique et que plusieurs mesures et solutions visant à sauver la saison estivale sont présentement sur la table.

«C'est préoccupant, c'est inquiétant, dit-elle en ajoutant que plusieurs hôteliers lui avaient déjà fait part de plusieurs annulations. Mais j'invite les gens à venir en toute sécurité. On est convaincu qu'ils vont faire preuve de leur bon jugement.»

Craint-elle que les pertes économiques engendrées par toutes les perturbations soient énormes? «Il est encore beaucoup trop tôt (pour le dire).»