Devant la rupture des négociations entre Québec et les étudiants, Pauline Marois et François Legault voient la même sortie de crise: une solution «temporaire», pour le trimestre d'automne, voire la première année, afin de permettre à tout le monde de baisser le ton.

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«Cela permettrait d'identifier des solutions pour sortir de l'impasse. Si le gouvernement veut continuer à jouer les matamores, les gens choisiront par des élections, que ce soit à l'automne ou dans un an», a soutenu Mme Marois dans un entretien à La Presse.

Selon elle, Jean Charest «doit absolument aller lui-même à la table de négociations. Jamais un conflit d'une telle ampleur ne s'est réglé sans l'implication personnelle du premier ministre», estime-t-elle.

Le gouvernement «provoque les étudiants», les amène à refuser ce qu'il propose «parce qu'il est dans une psychose, il craint de perdre la face». Selon la chef péquiste, le premier ministre Charest «a créé la crise, il l'a amplifiée par la loi 78, alors que les étudiants ont montré de la bonne foi, mis des propositions sur la table».

Pour elle, pas question d'élections à court terme. «Avant les élections, le gouvernement doit résoudre le problème au moins en partie, minimalement», a-t-elle dit. Appeler aux urnes dans un tel climat social, en plein été, «serait nuire au processus démocratique».

François Legault croit que le gouvernement Charest, clairement incapable d'en arriver à une solution à long terme avec les étudiants, devrait se contenter de réduire à zéro la hausse des droits prévue pour le seul trimestre d'automne, à même les crédits d'impôt sur les études postsecondaires.

Québec devrait retourner à la table de négociations et «régler la crise à court terme, négocier une solution pour la seule session d'automne». «Les intérêts de communications politiques du Parti libéral ne peuvent servir de raison pour quitter la table», a-t-il affirmé.

Amir Khadir, de Québec solidaire, a déploré l'attitude du gouvernement. «Au lieu de négocier de bonne foi avec sa jeunesse, Jean Charest a choisi d'accentuer les divisions au sein de la population avec une opération de relation publique grossière visant à attaquer la crédibilité des étudiants. Quel gâchis!», a-t-il déclaré.