Les hôpitaux de Montréal sont placés devant un véritable casse-tête à l'approche des vacances estivales: la grève étudiante, qui a paralysé tous les collèges francophones de la grande région métropolitaine, retarde l'arrivée des infirmières sur le marché du travail. Un grand nombre d'élèves de dernière année de cégep ne pourront d'ailleurs pas pratiquer avant mars 2013.

Les établissements de santé sont à revoir de fond en comble l'organisation du travail et pourraient devoir recourir aux agences de placement privé, a déclaré l'agence de la santé de Montréal.

La loi spéciale présentée jeudi soir par le gouvernement prévoit que le trimestre reprendra le 15 août dans les cégeps qui ont été paralysés par la grève, pour se terminer à la fin du mois de septembre.

Or, la date limite pour s'inscrire à l'examen de l'Ordre des infirmières est le 8 août. L'Ordre des infirmières a indiqué qu'il était hors de question de repousser la date limite d'inscription à l'examen, nécessaire à l'obtention du brevet de pratique. «On ne peut pas faire grand-chose, a déclaré Lise Provost, porte-parole de l'Ordre. Nous sommes un ordre professionnel, notre mandat est de protéger le public.»

Il y avait 1983 élèves inscrites au cégep pour leur dernier trimestre à l'hiver 2012, et 366 à l'université. Les examens auront lieu les 22, 23 et 24 septembre 2012 au Palais des congrès de Montréal.

Ni l'agence de la santé de Montréal ni l'Ordre des infirmières ne savent combien d'étudiantes et d'élèves en dernière année étaient en grève à Montréal. On sait toutefois que certaines qui avaient déjà terminé leur formation théorique ont pu réaliser leur stage de fin d'études durant la grève. Elles pourront donc s'inscrire aux examens de l'Ordre et être officiellement embauchées par un hôpital à l'automne. Les autres devront patienter jusqu'aux examens des 16 et 17 mars 2013.

L'été, les hôpitaux embauchent les diplômées des cégeps pour faire des remplacements. Les hôpitaux comptent sur cette main-d'oeuvre pour permettre à leur personnel de prendre des vacances. À Montréal, où la grève étudiante a touché tous les cégeps francophones, les hôpitaux tentent par tous les moyens de réorganiser leurs équipes afin de ne pas avoir à réduire les services ou même à fermer des lits.