La manifestation nocturne, la 25e de la série, avait la vigueur des premiers rassemblements, avec ses milliers de personnes qui sont descendues dans les rues de Montréal. Or, moins d'une heure après le début du rassemblement, les policiers l'ont déclaré illégal après avoir reçu des projectiles, dont des cocktails Molotov.

Près d'une dizaine de milliers de personnes se sont rendues à la place Émilie-Gamelin à 20h30 pour dénoncer l'adoption de la loi spéciale encadrant les manifestations. Avant même que la marche ne se mette en branle, la tension était déjà palpable. Les consignes de sécurité, annoncées chaque fois depuis 25 soirs, ont été enterrées par les cris et les huées des manifestants. Plusieurs personnes portaient un masque malgré le règlement municipal l'interdisant qui avait été adopté un peu plus tôt en journée.

À l'angle des boulevards Saint-Laurent et René-Lévesque, la tension a atteint un sommet. Les policiers ont reçu au moins un cocktail Molotov qu'ils ont pu maîtriser. «On ne peut pas encore préciser le nombre, mais il s'agit de bouteille remplie de liquide inflammable», a dit Yannick Ouimet, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). En effet, dans les airs et avant d'atteindre sa cible, le projectile avait la forme d'une boule de feu.



Climat de confusion

Les policiers ont alors utilisé des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule. À ce moment, plusieurs manifestants n'avaient toujours pas entendu l'avertissement que l'attroupement était illégal. Quelques minutes se sont écoulées avant que le compte Twitter du SPVM n'indique finalement que le rassemblement était devenu illégal.

«La répression, ça commence déjà et la manifestation n'avait pas encore été déclarée illégale. Moi, en tout cas, je ne l'ai pas entendu», s'est plainte Adèle.

La confusion s'est ajoutée au climat de tension. Les gens qui étaient à l'arrière de la manifestation se sont retrouvés à diriger le groupe. Puis, la foule s'est divisée en deux pour mieux se rejoindre un peu plus tard.

Quatre arrestations

La manifestation s'est par la suite poursuivie pacifiquement, et les policiers l'ont tolérée. Elle s'est démantelée vers 3h30 dans la nuit de vendredi à samedi.

Quatre personnes ont par ailleurs été arrêtées, après qu'une vitrine de la Banque de Montréal, sur l'avenue Mont-Royal, êut été fracassée. Des méfaits ont également été commis.

Deux des individus appréhendés devront faire face à des accusations de voies de fait armées, un autre pour voies de fait contre un agent de la paix, et une autre personne pour s'être promenée nue sur la voie publique.

- Avec la Presse Canadienne