Annuler le trimestre dans les cégeps touchés par la grève étudiante «n'est certainement pas la voie qui est privilégiée à ce stade-ci», a affirmé mardi la nouvelle ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne.

Lors de la période des questions à l'Assemblée nationale, elle a justifié l'emploi de l'expression «à ce stade-ci» parce qu'elle devait rencontrer en fin de journée les représentants des universités et des cégeps. « Nous allons faire un état de situation pour chaque établissement et voir exactement quelle est la situation et quelles sont les possibilités. En ce moment, je ne m'inscris pas dans un scénario d'annulation. Je m'inscris dans un scénario où ces sessions seront sauvées et où tous les finissants pourront entrer à l'université dès septembre prochain», a-t-elle affirmé.

La présidente du Conseil du Trésor a ajouté que sa priorité est «d'assurer un retour en classe, de déterminer comment nous pouvons le faire et à quel moment nous pouvons le faire». «Nous voulons sauver les sessions des étudiants», a-t-elle insisté. Le droit à l'éducation est à ses yeux aussi «fondamental» qu' «inaltérable».

La ministre rencontrera à 18h les représentants des quatre associations étudiantes. Elle veut voir s'ils «sont prêts à faire des compromis». «Tout le monde doit faire un bout de chemin. Nous, on a fait le nôtre. Est-ce que eux l'on fait ? On va faire le constat», a-t-elle lancé. Elle fera rapport au conseil des ministres mercredi. «Et le gouvernement prendra les décisions qui s'imposent», a-t-elle dit.

Le député caquiste Éric Caire a demandé que le gouvernement n'ait qu'une priorité en vue de la rencontre de ce soir: le retour en classe de ceux qui veulent étudier.

La députée indépendante Lisette Lapointe, qui portait le carré blanc, a demandé un moratoire sur la hausse des droits de scolarité et une consultation sur le financement des universités. Michelle Courchesne a répliqué que, selon sa prédécesseure Line Beauchamp, les leaders étudiants ont «rejeté une trêve ou toute autre chose qui lui ressemble».

Lors de l'annonce de sa démission lundi, Mme Beauchamp a dit: «Les leaders étudiants m'ont confirmé que cette proposition de moratoire ne suffit pas pour qu'ils invitent leurs membres à rentrer en classe. Ils y ajoutent une condition: la tenue d'états généraux sur les universités.»