«Médias, délateurs!» «Médias, complices des enquêtes de la police!» Réunis devant le palais de justice en soutien aux quatre étudiants accusés d'avoir paralysé le métro jeudi dernier, une centaine de manifestants ont également appelé au boycottage des médias, qu'ils accusent de faire de la désinformation.

Brandissant leurs foulards devant l'objectif des caméras et des appareils photo, certains manifestants ont enjoint aux journalistes de partir.

«C'est écoeurant, c'est tout ce que tu peux faire, fouiner comme un rat», a lancé à notre intention un jeune homme excédé. «Décâlissez, avec vos crayons!», a lancé un autre.

Posément, Alexandre Poulin, étudiant à la maîtrise en histoire de l'art âgé de 24 ans, a expliqué que, pour les manifestants et grévistes, le lien de confiance entre les médias et la jeunesse est brisé: «Les médias ne sont pas objectifs, on ne peut pas leur faire confiance.»

Près de trois mois après le début de la grève, les étudiants commencent à voir rouge.

«On a été gazés, on a été arrêtés, on est écoeurés», estime-t-il.

«Nos valeurs sont humanistes, on se bat pour l'équité, l'égalité des sexes, la justice sociale. Pendant la Révolution tranquille, on a chassé l'Église de l'État. Nous, on veut chasser le néo-libéralisme de l'État», a-t-il ajouté.

Des accusations qui passent mal

Les accusations de complot, de méfait de plus de 5000$ et d'avoir commis un acte susceptible de faire craindre un acte terroriste dont font l'objet quatre étudiants passent également très mal: «Je trouve ça un peu hard. On parle d'étudiants qui étaient assis à leurs bureaux il y a trois mois et qui se retrouvent maintenant étiquetés comme terroristes», a dit un étudiant en biochimie à l'UQAM âgé de 31 ans.

«Ça me met en colère et ça me brise le coeur. Il y a de la fumée dans le métro, personne n'a été physiquement blessé. Je ne crois pas que cela mérite ce traitement», a-t-il dit.