La grève qui perdure pourrait compromettre les plans de carrière de bon nombre d'étudiants.

Les étudiants de dernière année qui doivent passer l'examen de leur ordre professionnel à une date fixe risquent d'être les premiers touchés si leur trimestre est repoussé en août.

Cette situation inquiète la Fédération interprofessionnelle du Québec (FIQ). Ainsi, les futures infirmières ne pourront pas s'inscrire à l'examen prévu en septembre par l'Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ). La date limite d'inscription est le 8 août, et certaines risquent d'être encore sur les bancs d'école si le trimestre est prolongé jusqu'après les vacances estivales. Or, la totalité de leur formation doit être terminée pour qu'elles puissent s'inscrire.

«On vit une situation exceptionnelle et, à mon avis, on pourrait appliquer des mesures exceptionnelles, donc faire l'examen un peu plus tard pour accommoder ces finissantes», croit Régine Laurent, présidente de la FIQ.

Ces examens se préparent longtemps d'avance, rétorque la présidente de l'OIIQ, Gyslaine Desrosiers. Plus de 2000 candidats y participent. Des salles sont louées au centre des congrès de Montréal pour la partie théorique, et des ententes sont conclues avec les cliniques affiliées aux hôpitaux pour la portion pratique. De faux patients qui jouent les cobayes sont aussi recrutés.

«C'est une grosse machine. Improviser un tel examen à deux mois d'avis, c'est trop coûteux. Ça risque de mettre en péril la validité de l'examen», affirme Mme Desrosiers.

Tous les étudiants en grève qui veulent accéder à des professions régies par un ordre professionnel sont dans la même situation, croit-elle.

«J'estime que pour les étudiants qui font la grève aujourd'hui, il y a des conséquences. Nous avons un horaire et nous sommes obligés de le respecter.»

Nul n'est encore en mesure de préciser combien d'étudiants et d'élèves pourraient être touchés. «Il ne faut pas crier au loup», ajoute Mme Desrosiers. Elle précise que dans plusieurs établissements, des ententes ont été conclues avec les associations étudiantes pour maintenir la formation dans certains programmes techniques.

Au collège de Maisonneuve, les élèves de dernière année en soins infirmiers et en techniques policières devraient ainsi terminer dans les délais requis, croit le directeur général, Réginald Lavertu.

Les futurs policiers doivent soumettre leur demande d'admission à l'École nationale de police avant le 15 juillet de chaque année. Ils doivent avoir terminé toute leur formation.

La direction de l'École nationale de police a suivi la situation de près, explique Audrée Dorée, responsable des communications. «Il resterait quatre collèges (sur 12 qui offrent la formation) qui seraient toujours en grève. Malgré tout, il semble que les délais seront respectés.»

L'École du Barreau suit également la situation de près. La semaine dernière, les étudiants en droit de l'Université du Québec à Montréal ont appris qu'il leur sera impossible de terminer leur formation au cours de l'été. Faute de professeurs, les cours sont annulés pendant le trimestre d'été. Ils devront attendre le trimestre d'automne.