L'impasse s'est concrétisée ce soir entre la position du gouvernement d'augmenter les droits de scolarité et les demandes des fédérations étudiantes en grève.

C'est au tour de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) de rejeter l'offre qu'elle a elle-même négociée, de pair avec les deux autres associations étudiantes, avec le gouvernement Charest.

Les étudiants membres de la FEUQ, réunis en congrès spécial pour débattre de l'offre, ont jugé la proposition du gouvernement insuffisante. Selon la présidente de la fédération, Martine Desjardins, le gouvernement ne peut espérer un retour en classe sans revoir la hausse des droits de scolarité et reprendre les négociations.

«Veut-il (ndlr: le gouvernement) réellement aménager une sortie à cette crise ou non ? Si la réponse est oui qu'il convoque les représentants étudiants pour poursuivre les discussions et qu'il instaure un réel moratoire qui démontrera sa bonne foi», a précisé Mme Desjardins par voie de communiqué.

Même si la FEUQ reconnaît que le gouvernement a fait preuve d'ouverture dans les dernières semaines, elle leur demande d'arrêter d'agir avec mauvaise foi et se dit prête à retourner dès maintenant à la table de négociations.

Une position commune pour les trois associations

Un peu plus tôt aujourd'hui, la FECQ a également annoncé qu'elle rejetait l'entente.

«Ce n'est pas l'esprit de la proposition qui est rejetée par les étudiants. Personne n'est contre le fait d'améliorer la gestion des universités. Les étudiants veulent plus de garanties que des économies seront dégagées», a précisé le président de la fédération, Léo Bureau-Blouin.

Après consultations, 83% des membres de la FECQ ont voté contre l'entente.

Du côté de la CLASSE, les 43 associations membres s'étaient déjà exprimées le 29 avril dernier contre l'offre, la rejetant à l'unanimité.

Depuis, des manifestants se rassemblent tous les soirs au parc Émilie Gamelin, à Montréal, pour réclamer de nouvelles négociations. Une escalade de la violence a également paralysé l'ensemble du réseau du métro, hier, alors que des personnes ont lancé des bombes fumigènes sur les rails dans plusieurs stations du réseau.

Quatre personnes se sont livrées à la police aujourd'hui, alors qu'elles étaient recherchées depuis hier par le SPVM en lien avec ces événements.

Malgré tout, le gouvernement du Québec ne prévoit pas, pour l'instant, un retour à la table des négociations.