Sans surprise, la CLASSE a officiellement rejeté aujourd'hui l'entente de principe intervenue la fin de semaine dernière entre ses négociateurs et le gouvernement du Québec.

Et elle ne prévoit pas de règlement rapide du conflit: une grande manifestation devrait avoir lieu le 22 mai prochain. Le débrayage en sera à sa 15e semaine. Entretemps, le groupe promet d'organiser chaque jour des manifestations et des coups d'éclat.

Après presque une semaine d'assemblées générales, l'organisation conclut que l'entente signée samedi dernier ne traite pas de l'enjeu au centre du mouvement de grève étudiant.

«Cette offre ne correspond pas, ne parle pas de la hausse des droits de scolarité. C'est la raison principale», a expliqué Jeanne Reynolds, l'une des deux porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE).

L'attitude de Jean Charest et de Line Beauchamp a aussi contribué à ce que le fruit des négociations soit rejeté, selon son collègue Gabriel Nadeau-Dubois. Après cet affront, c'est à la ministre de relancer les discussions, a-t-il ajouté.

«C'est au gouvernement d'agir, a-t-il dit. Il va falloir des gestes concrets pour régler la situation. Ça veut dire ouvrir une nouvelle ronde de négociations et traiter non pas des frais afférents, non pas des prêts et bourses, mais traiter enfin des droits de scolarité.»

Mais Line Beauchamp de l'entend pas de cette oreille.

La ministre de l'Éducation dit avoir des « échanges téléphoniques » et des « échanges de documents » en vue d'apporter des « précisions » à l'entente de principe. « Je veux avoir des discussions franches et honnêtes qui nous indiquent que ce sera utile d'apporter des précisions », a-t-elle souligné. Mercredi, elle écartait l'idée de tenir une nouvelle rencontre au sommet.

La ministre n'a évoqué qu'une seule éventuelle « précision » jusqu'ici. Elle pourrait faire en sorte que la question des droits de scolarité puisse être « abordée » au futur conseil provisoire des universités. Elle refuse toutefois de faire en sorte que les économies éventuelles dans la gestion des universités puissent également faire diminuer les droits de scolarité, et non seulement les frais afférents.

Pour la ministre, il n'est pas question de créer le conseil provisoire sur les universités dès maintenant, alors que des étudiants se prononcent toujours sur l'entente de principe. Aller de l'avant, « ce pourrait être vu comme un geste jetant un peu d'huile sur le feu, ou un geste mal interprété », a-t-elle dit.

La FEUQ et la FECQ confirment les échanges téléphoniques avec le cabinet de Mme Beauchamp. La FEUQ dit avoir envoyé au début de la semaine un document portant sur ses demandes de modification de l'entente. Le gouvernement lui a envoyé un accusé de réception, mais rien d'autre.

La CLASSE a reçu un appel du gouvernement lundi mais, depuis, « c'est silence radio », a dit son attaché de presse, Renaud Poirier.