Pendant que le conflit étudiant s'enlise, les députés se sont chicanés, mercredi, autour de la présentation de motions visant notamment à favoriser la reprise des cours. Résultat: aucune motion n'a même été déposée en Chambre.

Les querelles ont commencé au Salon bleu, lorsque le vice-président de l'Assemblée nationale, François Ouimet, est passé à l'étape du dépôt des motions. La députée péquiste de Taillon, Marie Malavoy, a sollicité le consentement des députés pour en présenter une qui disait: «L'Assemblée nationale souhaite le retour en classe de tous les étudiants et demande au gouvernement de reconvoquer les parties dès maintenant afin d'en arriver à une solution acceptable.»

Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a reproché au Parti québécois de ne pas l'avoir informé au préalable du contenu de sa motion. «D'habitude, on partage.» François Ouimet a donc conclu que le gouvernement refusait le dépôt de la motion, donc un débat.

Le leader parlementaire du PQ, Stéphane Bédard, a accusé les libéraux d'invoquer un faux argument. Le brouhaha qui a suivi a été tel que François Ouimet a dû suspendre les travaux de l'Assemblée pendant plusieurs minutes.

Au retour, il a demandé au député suivant de présenter sa motion. Amir Khadir, de Québec solidaire, a demandé que l'Assemblée nationale s'entende pour exiger une enquête indépendante sur le comportement des policiers lors de la manifestation de vendredi soir à Victoriaville, en marge du conseil général du Parti libéral. Or, le leader parlementaire adjoint du gouvernement, Henri-François Gautrin, a refusé que la motion soit déposée et débattue.

Khadir ridiculisé

Fait à noter: lors de la suspension des travaux, des députés péquistes se moquaient d'Amir Khadir, et d'autres le critiquaient. Le député de Québec solidaire fulminait. Il faut savoir que les parlementaires font souvent des manoeuvres pour présenter une motion avant un adversaire lorsqu'elle porte sur le même sujet.

Puis, le chef parlementaire de la Coalition avenir Québec (CAQ), Gérard Deltell, a tenté en vain de présenter sa motion pour que «l'Assemblée nationale demande au gouvernement d'assurer à tous les étudiants qui le désirent un retour en classe de façon sécuritaire, le plus rapidement possible». Le Parti québécois a refusé que cette motion soit déposée.

En fait, il n'a même pas voulu que son libellé soit lu. Gérard Deltell a vivement critiqué l'attitude du PQ. Il avait accepté d'apporter une petite modification au libellé de sa motion à la demande du gouvernement, qui était d'accord pour qu'elle soit présentée.

Bref, l'Assemblée nationale s'est entendue hier pour ne pas s'entendre.