Le gouvernement Charest a «couru après le trouble» en multipliant les déclarations «provocatrices» dimanche, estime le président de la CSQ, Réjean Parent. Selon lui, l'hypothèse selon laquelle le gouvernement a cherché à obtenir ce rejet à des fins électorales est «plausible».

Réjean Parent a assisté aux 22 heures de négociations qui ont pris fin samedi après-midi. Il croit que le premier ministre Jean Charest et la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, «se sont tiré dans le pied» avec leurs déclarations de dimanche. Rappelons que M. Charest a jeté le blâme sur les étudiants pour la durée du conflit et a affirmé qu'il n'aurait rien pu faire de plus pour le régler plus tôt. De son côté, Mme Beauchamp a affirmé par courriel aux députés libéraux que le gouvernement maintenait intégralement la hausse des droits et que celle-ci ne serait pas nécessairement compensée par une baisse des frais afférents. Elle s'est montrée sceptique quant aux économies qu'il sera possible de dégager dans la gestion des universités. «S'il y a des gains d'efficacité, je dis bien s'il y a des gains, ils seront applicables en réduction des frais» afférents, a-t-elle dit.

Selon Réjean Parent, quelqu'un qui aurait voulu «faire avorter une entente» ne s'y serait pas pris autrement. «C'est du grand art!» a-t-il lancé. Il a ajouté que le gouvernement aurait dû se faire plus discret afin de favoriser un «climat serein» en vue des assemblées générales des associations étudiantes.

Les leaders étudiants «ont peut-être provoqué le lion» en évoquant un «moratoire» sur la hausse des droits de scolarité et un «gel théorique» de la facture des étudiants, mais «la responsabilité est plus grande du côté de l'État», a dit le chef syndical.

M. Parent n'a voulu exprimer ni «satisfaction» ni «déception» quant au rejet de l'entente de principe par plusieurs associations. «C'est aux étudiants de se prononcer. J'espère maintenant que les parties pourront trouver une nouvelle piste de sortie de crise», a-t-il affirmé.