Au lendemain d'une entente de principe conclue entre les porte-parole étudiants et le gouvernement Charest, les établissements d'enseignement pensent déjà à la manière dont la session devra être réaménagée.

Selon le président et directeur général de la Fédération des cégeps, Jean Beauchesne, si les assemblées générales étudiantes se font rapidement et si les étudiants acceptent l'entente, les calendriers des établissements collégiaux pourront être réorganisés pour que les cours se terminent au plus tard le 30 juin.

Mais cet exercice ne se fera pas sans concession.

Il demandera des «sauts périlleux», comme l'a dit M. Beauchesne, en référence à la possibilité de journées de classe plus longues, de cours de fins de semaine et d'arrangements pour les examens.

Quelque 12 associations étudiantes collégiales devront soumettre l'offre du gouvernement à leurs assemblées cette semaine.

Par ailleurs, le président de la CSN, Louis Roy, dit que les centrales ont conseillé cette fin de semaine les étudiants qui devaient faire face à des négociateurs très expérimentés du côté gouvernemental.

Comme le président de la FTQ Michel Arsenault et celui de la CSQ, Réjean Parent (CSQ), M. Roy avait été invité à participer au blitz de négociations qui a duré plus de 21 heures, à Québec.

Il ne cache pas qu'il a douté à plusieurs reprises pendant les pourparlers qu'une entente puisse survenir.

À présent, puisqu'elle anticipe l'acceptation de l'entente de principe par les étudiants cette semaine, la CSN a déjà enclenché le processus de remodeler le calendrier scolaire dans les cégeps qui ont été affectés par le boycott des cours.

La possibilité d'embauche d'enseignants à temps partiel n'est pas écartée.

«Les discussions sont déjà entamées avec les fédérations syndicales», a confirmé M. Beauchesne, à la Fédération des cégeps.

«Pour ce qui est des coûts additionnels, c'est à voir avec les syndicats. Près de 75 pour cent des coûts du réseau sont associés à la main-d'oeuvre.»

M. Roy dit quant à lui avoir déjà avisé le Conseil du trésor que des coûts supplémentaires seront inévitables pour sauver les sessions.

Les discussions de la fin de semaine ont permis de conclure une entente de principe qui devra être approuvée par les membres des associations étudiantes au cours des prochains jours.

L'accord propose que chaque hausse de droits de scolarité de 127 $ par session prévue par le gouvernement sur sept ans soit compensée par une baisse équivalente des frais institutionnels.

Cette baisse ne sera possible que si les étudiants démontrent dans un conseil provisoire sur le financement comment réduire les dépenses des universités d'une somme équivalente en gains d'efficacité.

L'offre gouvernementale prévoit également les différents ajustements annoncés au programme de prêts et bourses. Ces ajustements permettront aux familles ayant un revenu inférieur à 60 000$ de bénéficier d'une bourse d'études gouvernementales et aux familles gagnant moins de 100 000$ de bénéficier d'un prêt.