Au moins 24 élèves reprendront les cours au collège Montmorency mardi prochain. Devant la menace d'une injonction sévère, les parties se sont rencontrées hier après-midi et ont convenu de modalités pour ce retour en classe, qui doit se faire dans le calme.

L'accord a été conclu entre la direction du collège Montmorency, le syndicat des enseignants, l'association étudiante et Me Donato Centomo, qui représente les deux élèves qui ont demandé l'injonction au départ. Depuis, 22 autres élèves se sont joints à la requête, et d'autres suivront sans doute le mouvement. «Le téléphone sonne beaucoup», a indiqué Me Centomo ce matin. De fait, les élèves qui souhaitent reprendre les cours doivent s'adresser à Me Centomo, du bureau d'aide juridique de Laval.

Le juge en chef de la Cour supérieure, François Rolland, a rendu son injonction peu de temps avant que l'entente ne soit conclue, hier en fin d'après-midi, selon les renseignements obtenus ce matin. Il ordonne au collège Montmorency de prendre tous les moyens appropriés et raisonnables, y compris le recours aux forces policières, pour que les cours aient lieu. L'injonction interdit aussi à l'association générale des étudiants et à ses membres, de même qu'à toute autre personne, de faire des menaces, de bloquer l'entrée et la sortie du collège et de déranger la tenue des cours.

De plus, le juge exhorte le procureur général à intervenir pour faire respecter l'ordre public et les droits des étudiants qui souhaitent terminer leur année scolaire.

La directrice du collège, des professeurs, le représentant de l'association étudiante ainsi que plusieurs élèves étaient au palais de justice de Montréal, ce matin, car le juge Rolland devait entendre la demande d'injonction du second groupe d'élèves. L'exercice a été très bref puisque l'injonction sera identique. Plusieurs élèves et professeurs avaient la mine déconfite.

«Dans nos assemblées générales, on a toujours appuyé la lutte étudiante, a fait valoir Sébastien Manka, représentant des professeurs. Le juge parle de l'utilisation des forces policières pour faire respecter son jugement. Au point de vue du droit, c'est peut-être correct, mais au point de vue de ce qu'on vit dans une classe, c'est invivable.» M. Manka ne croit toutefois pas qu'il y aura des problèmes puisque l'association des étudiants est partie à l'entente. Il devrait donc y avoir un mot d'ordre.

Pour le moment, l'injonction touche une trentaine des 450 professeurs du secteur «régulier». Si d'autres élèves s'ajoutent, leur nombre s'élèvera.

Joey Racine, représentant de l'association des étudiants, dit que ça ne change rien pour les autres élèves, qui ont d'ailleurs voté pour la poursuite de la grève au début de la semaine. «Mais à mesure qu'il y aura des injonctions, on va faire des arrangements. On espère que ça se réglera bientôt.»