Seize élèves du Collège de Maisonneuve ont obtenu une injonction devant la Cour supérieurevendredi matin qui ordonne au Cégep de dispenser les cours auxquels ils sont inscrits.

La plupart de ces jeunes en sont à leur dernier trimestre de formation générale ou de leur programme technique. Ils craignaient de ne pas pouvoir entrer à l'université à l'automne si leur trimestre se prolongeait au-delà du 30 juin ou encore de perdre leur emploi d'été.

L'histoire se répète. Une injonction similaire a été accordée à trois élèves du cégep Saint-Laurent la veille.

Tout comme au cégep Saint-Laurent, les élèves du Collège de Maisonneuve sont en grève depuis le mois de février. La direction du Collège de Maisonneuve avait annoncé que le trimestre devrait se prolonger au-delà du 30 juin si les cours ne reprenaient pas d'ici lundi prochain.

La juge de la Cour supérieure Geneviève Marcotte a ordonné la reprise des cours des seize demandeurs dès mardi. Cela va toucher 1000 autres élèves inscrits aux mêmes cours. Ces derniers devront choisir entre échouer leurs cours ou s'y présenter malgré le vote majoritaire en faveur de la grève générale illimitée contre la hausse des droits de scolarité.

Depuis la fin du mois de février, le vote en faveur de la grève oscille entre 75 et 90% d'une assemblée générale à l'autre dans ce cégep.

«Tout ce qu'on désirait, c'est avoir accès aux cours pour lesquels on a payé, et ce, sans intimidation ou menace», a dit l'un des demandeurs, Anthony Guay, qui en est à son dernier trimestre en sciences informatiques et mathématiques.

Les seize élèves craignent tout de même que leur retour en classe ne se fasse pas de façon harmonieuse. «Si on regarde ce qui s'est passé dans d'autres campus, on craint un peu les tensions», ajoute-t-il.

La direction du cégep ne s'opposait pas à cette requête, mais disait avoir besoin de deux jours pour planifier le retour en classe des 1000 élèves touchés.

L'association étudiante du cégep s'oppose à la judiciarisation de ce conflit et aurait préféré que ces élèves demandent une assemblée générale spéciale pour faire valoir leurs arguments. Ainsi, des élèves finissants en techniques policières ont demandé -et obtenu - en assemblée générale spéciale la reprise de leurs cours puisqu'ils doivent entrer à l'École nationale de police de Nicolet dans les prochains mois.

De son côté, le syndicat des enseignants appréhende les difficultés du retour en classe. Des élèves qui ont voté pour la grève seront forcés de retourner en classe sinon ils subiront un échec, avait plaidé le syndicat lors de l'audition de la requête.

Aux yeux de la juge Marcotte, les inconvénients vécus par l'association étudiante et le syndicat des enseignants sont «moindres» que ceux vécus par les demandeurs, qui auraient vu leur entrée à l'université retardée ou qui auraient perdu leur emploi d'été.

L'injonction interlocutoire provisoire est valide jusqu'au 7 mai. Les seize élèves devront revenir devant le tribunal s'ils veulent la prolonger.