Même si certains d'entre eux reconnaissent la présence d'éléments intéressants dans l'offre gouvernementale, les leaders étudiants l'ont unanimement critiqué dans les minutes suivant l'annonce.

> Sur le web: communiqué du gouvernement sur l'offre globale

La présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, estime que l'offre est «un peu insultante». La hausse n'est plus de 1625 $ mais de 1778 $, a-t-elle insisté.

«Les étudiants vont devoir se prononcer dans leurs assemblées générales. Si le gouvernement pense que les étudiants vont retourner facilement en classe, je crois qu'il se trompe. Je n'ai pas l'impression que ça va calmer le climat. Visiblement, on ne veut pas écouter les étudiants», a-t-elle ajouté.

Léo Bureau-Blouin, de la Fédération étudiante collégiale du Québec, tient sensiblement le même discours, mais admet qu'«il y a des mesures qui ne sont pas mauvaises, sur la question des prêts et bourses». Le leader étudiant rencontrera ses membres dès ce soir afin d'évaluer collectivement l'annonce gouvernementale.

Mais déjà, il la critique. «Au bout de sept ans, on va arriver avec la même problématique. Les étudiants de la classe moyenne vont être laissés pour compte», a-t-il affirmé.

Gabriel Nadeau-Dubois, lui, entendra l'avis de ses membres au cours de la fin de semaine. Pour l'instant, «il n'y a pas de recommandation» envoyée aux assemblées générales locales.

«Plus de 1000 personnes ont confirmé leur participation à une manifestation spontanée qui s'organise ce soir dans les rues de Montréal», a-t-il souligné, précisant toutefois que ce n'était pas la CLASSE qui l'organisait. «On espère toujours que ça va bien se passer.»



Sa «solution globale» prévoit, comme l'avait révélé La Presse cette semaine, une bonification des bourses de 39 millions de dollars. Québec fait passer de 35 000 $ à 45 000 $ le seuil de revenu familial exempt de contribution parentale dans le calcul des bourses. Il s'agit d'une «demande historique» des fédérations étudiantes, a souligné la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp. La mesure sera financée en modifiant le crédit d'impôt relatif aux droits de scolarité.

Québec a confirmé l'augmentation des prêts annoncée le 5 avril. La facture de 22 millions est refilée aux universités. Il entend instaurer un remboursement des dettes d'études proportionnel au revenu à compter de l'automne 2013.

Et comme il l'avait annoncé le 15 avril, Québec créera une commission d'évaluation de la gestion des universités. Il répond ainsi à une demande des fédérations étudiantes.

Enfin, le comité consultatif sur l'aide financière aux études aura le mandat d'évaluer périodiquement l'impact de la hausse des droits de scolarité.

«Quand on a tout le portrait, je pense qu'on en arrive à une conclusion: il est temps de réintégrer les cours et de permettre aux étudiante de terminer leur session», a plaidé Jean Charest.

En respectant la confidentialité des discussions jusqu'à vendredi, le gouvernement a pu «donner l'impression qu'il est obtus, têtu, n'écoutait pas. Mais je veux que tous les Québécois sachent qu'on a toujours été à l'écoute, qu'on a mis de l'avant des solutions, qu'on n'a jamais fermé la porte. Je veux que les Québécois sachent ce qui a été discuté», a-t-il ajouté pour justifier sa sortie.

Selon Line Beauchamp, au cours des 40 heures de négociation, les représentants étudiants «ont fait la démonstration qu'ils sont incapables d'évoluer quant à leur position et d'atteindre un règlement».

«Les associations n'ont pas posé de gestes. On est devant une position de fermeture, une position, je dirais, intransigeante. Les associations semblent poussées vers des positions assez extrémistes», a-t-elle affirmé.

Les leaders étudiants doivent «prendre le temps d'évaluer» cette offre et de permettre à leurs membres «d'apprécier les gestes posés par le gouvernement».

«Je ne crois pas que, pour un effort de 50 sous par jour (NDLR après crédit d'impôt), on doive compromettre l'obtention de son diplôme ce printemps», a-t-elle dit.

La présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins, estime que l'offre est «un peu insultante». La hausse n'est plus de 1625 $ mais de 1778 $, a-t-elle insisté. «Les étudiants vont devoir se prononcer dans leurs assemblées générales. Si le gouvernement pense que les étudiants vont retourner facilement en classe, je crois qu'il se trompe. Je n'ai pas l'impression que ça va calmer le climat. Visiblement, on ne veut pas écouter les étudiants», a-t-elle ajouté.

- Avec Philippe Teisceira-Lessard