Afin de régler le dossier avec les étudiants, le gouvernement Charest a engagé Pierre Pilote à titre de négociateur en chef, a appris La Presse. Le cabinet de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, n'a pas voulu confirmer ou infirmer cette information. Cet avocat avait produit, au printemps 2010, l'entente avec les 500 000 employés du secteur public.

Mme Beauchamp se montre désormais plus patiente. Lundi, elle a dit se donner «un horizon de 48 heures» pour dénouer la crise. Mais ce n'était qu'un «souhait», a-t-on affirmé hier à son cabinet. En contrepartie, la trêve sur les «actions de perturbation économique et sociale» devra durer plus de 48 heures. Mme Beauchamp demande que la trêve soit observée pendant toute la durée des négociations.

Mais elle ne semble pas vouloir chercher les cas de «perturbation» pour nuire aux négociations. Elle évite de définir précisément en quoi consistent les actions de perturbation économique et sociale visées par la trêve. Et elle évite de se prononcer sur des cas précis. «Je ne commencerai pas à commenter chaque événement», a-t-elle répondu à une question au sujet d'une manifestation à Sherbrooke.

La trêve ne concerne pas les manifestations pacifiques, précise-t-on à son cabinet. Pour le reste, on dit vouloir utiliser le «gros bon sens» pour évaluer si les actions étudiantes respectent la trêve. La CLASSE répond aux conditions de la trêve, mais ce n'est pas pour consentir aux demandes de Mme Beauchamp. Aucune activité de perturbation n'était prévue, explique son porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois. Seule activité au calendrier de la CLASSE aujourd'hui: une manifestation à 14h au parc Émilie-Gamelin, à Montréal. M. Nadeau-Dubois précise toutefois que l'organisme n'a pas le pouvoir de contrôler toutes les manifestations étudiantes ou citoyennes.

Les négociations ont commencé lundi en fin d'après-midi. Elles se sont prolongées jusqu'à environ 23h45, et se sont poursuivies hier en après-midi et en soirée. Onze délégués étudiants participent aux négociations (quatre de la CLASSE, trois de la FEUQ, deux de la FECQ et deux de la Table de concertation étudiante du Québec). Mme Beauchamp a assisté à la première moitié de la rencontre lundi. «On s'est entendus avec les associations étudiantes pour ne pas commenter le contenu des discussions», a-t-elle affirmé.