La Commission Charbonneau a commis « une erreur » en décidant de ne pas faire témoigner l'ex-premier ministre Jean Charest lors de ses audiences publiques, soutient le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault.

La Presse révèle vendredi que M. Charest aurait souhaité témoigner publiquement devant les commissaires et qu'il s'était préparé à le faire. En mai 2014, l'ancien premier ministre a rencontré deux enquêteurs de la Commission et la procureur Sonia LeBel, aujourd'hui directrice de cabinet adjointe de M. Legault. Un mois plus tard, la Commission a demandé à M. Charest de se rendre disponible et de réserver dans son agenda la période du 25 août au 19 septembre 2014 pour venir témoigner publiquement. Mais Me LeBel l'a informé le 19 août 2014 que « son témoignage n'était plus requis devant la Commission ».

La décision de ne pas faire témoigner M. Charest, « je pense que c'est une erreur », a affirmé François Legault, lors d'une conférence de presse vendredi. « J'aurais aimé que Jean Charest et Marc Bibeau (ex-grand argentier du PLQ, NDLR) comparaissent devant la Commission Charbonneau. Mais ce sont les commissaires qui en ont décidé autrement », a-t-il dit, cherchant à démontrer que Sonia LeBel n'avait rien à voir avec la décision.

Pour François Legault, le témoignage de Jean Charest était nécessaire « ne serait-ce que pour aller au fond du dossier. La population est restée sur sa faim par rapport à Jean Charest et Marc Bibeau ».

Dans le reportage de La Presse publié vendredi, Sonia LeBel affirme que « les décisions entourant le témoignage ou non d'individus devant une commission d'enquête relèvent des commissaires et non de l'équipe de procureurs ». « En tant que procureure en chef, j'étais chargée de transmettre aux individus la décision des commissaires concernant leur témoignage potentiel. J'entends respecter mon serment de confidentialité sur les raisons entourant les décisions des commissaires ».