Bien des politiciens, des partis politiques et des institutions l'ont échappé belle: les préavis de blâme envoyés par la commission Charbonneau étaient beaucoup plus cinglants que les conclusions contenues dans le rapport final publié hier, révèlent des documents qui viennent d'être rendus publics aujourd'hui.

Cette documentation lève aussi le voile sur les grands efforts effectués pour éviter un paragraphe négatif de la juge Charbonneau.

Ainsi, le Parti libéral du Québec a été averti qu'il pourrait être blâmé pour avoir «fermé les yeux» sur les prête-noms qu'utilisaient les firmes de génie pour effectuer des dons et pour «avoir laissé certains chefs de cabinet» s'impliquer dans le financement politique. 

«L'ensemble des témoignages entendus devant la CEIC confirme qu'il n'y avait pas de lien entre le financement politique au Parti libéral du Québec et l'octroi de contrats publics lorsque le PLQ formait le gouvernement», s'est défendu le PLQ par la voix de son avocat.

Le Parti québécois, pour sa part, avait été averti qu'on pourrait lui reprocher d'«avoir toléré la proximité» entre ses représentants et des firmes de génie, ainsi que d'avoir «fermé les yeux» sur la pratique des prête-noms.

L'avocate du PQ a reproché à la Commission son préavis «vague et imprécis», et ajoute que «le PQ ne peut être raisonnablement blâmé pour des actes isolés posés par des personnes mal intentionnées».

Gérald Tremblay pouvait craindre de lire dans le rapport Charbonneau qu'il avait «eu connaissance d'indices suggérant la présence de collusion» à Montréal, ce qu'il nie. L'ex-maire a finalement été écorché pour ne pas avoir surveillé adéquatement la gestion des contrats municipaux.

Le DGEQ avait aussi été informé qu'il pourrait se faire taper sur les doigts pour «avoir manqué à son devoir de diligence» face à l'utilisation de prête-noms.