La commission Charbonneau n'a pu obtenir de solution magique de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour contrer la corruption et la collusion, mais l'organisation internationale l'a au moins rassurée quant au fait qu'elle explorait les bonnes voies.

Et l'OCDE s'est même montrée intéressée par le futur rapport de la commission Charbonneau.

Deux responsables des questions d'intégrité à l'OCDE, Paulo Magina et Janos Bertok, ont témoigné mercredi devant la commission d'enquête à Montréal.

Après avoir rassuré la commission quant au fait qu'«il n'existe aucun pays ou région qui est immunisé» contre la corruption, les deux responsables ont expliqué ce que différents rapports sur la question avaient démontré.

Ils ont ainsi identifié plusieurs risques dans les systèmes d'appels d'offres publics, parmi lesquels le trop petit nombre de soumissionnaires, les communications entre soumissionnaires, l'influence externe sur des membres d'un comité de sélection - tous des thèmes sur lesquels la commission d'enquête s'est déjà penchée.

Parmi les instruments suggérés par l'OCDE pour combattre la collusion et la corruption, on retrouve sans surprise les codes d'éthique, l'obligation de faire des déclarations d'intérêts, des politiques claires quant aux dons et cadeaux, la protection des dénonciateurs, des règles claires quant aux conflits d'intérêts, des canaux bien connus pour dénoncer, des vérifications internes et externes, etc. Là encore, la commission d'enquête s'est penchée sur tous ces aspects.

L'OCDE a également souligné l'utilité des lois sur l'accès à l'information et du journalisme d'enquête.

La directrice de la recherche de la commission d'enquête, Me Geneviève Cartier, qui interroge les témoins experts, a souligné à la juge France Charbonneau que l'OCDE était «très intéressée par les travaux de la commission».