La commission Charbonneau a entendu aujourd'hui son 189e et dernier témoin «de fait» avant de se lancer dans la dernière phase des ses audiences publiques, qui consistera à entendre les recommandations des organismes et des experts sur la corruption et de la collusion dans l'industrie de la construction.

À la barre ce matin: Michel Forget, directeur de la juricomptabilité à Hydro-Québec. Ce dernier est à la tête d'une équipe de quatre personnes qui gère les plaintes internes au sein de la société d'État. Forget estime qu'ils suffisent à la tâche même si Hydro-Québec compte près de 20 000 employés. Des mandats sont parfois confiés à l'externe lorsque le volume de dossiers est trop élevé.

Forget a indiqué que la ligne éthique de Hydro-Québec, mise sur pied en 2005, reçoit en moyenne chaque année seulement 9 plaintes. De ce nombre, environ 25% sont fondées.

Depuis 9 ans, le département de juricomptabilité se fait référer 42 dossiers en moyenne par année en provenance d'autres secteurs de chez Hydro-Québec comme la protectrice des usagers ou la sécurité industrielle.

La juge Charbonneau a demandé sans détours s'il y avait de la corruption et de la collusion chez Hydro-Québec.

«Je ne peux pas affirmer ça, mais dans les plaintes qu'on a reçues à la vérification interne on n'a pas eu de cas allégués de collusion et de corruption depuis 2005», a affirmé M. Forget. 

La suite

Les audiences de la Commission reprennent lundi matin pour quelques semaines avec l'audition d'un représentant du Directeur général des élections du Québec. Mardi, ce sera au tour de l'Unité permanente anticorruption. La Régie du bâtiment sera entendue mercredi et la Commission de la construction, jeudi. La suite de l'horaire n'a pas encore été dévoilée.

Avant de conclure la phase des témoins de fait, la procureure en chef de la Commission, Me Sonia Lebel, a fait une allocution.«Nous ne faisons le procès de personne. Nous sommes conscients de l'impact des révélations faites lors de l'audience et des débats qu'elles engendrent. Un principe important demeure, la Commission est libre et indépendante de toutes influences extérieures», a-t-elle déclaré.

Hier, la salle de presse de la Commission a demandé une entrevue de groupe avec Me Lebel. La Commission a rejeté la demande.