Les employés du secteur public devraient prendre en charge une plus grande partie des contrats municipaux et gouvernementaux pour éviter tout dérapage vers la collusion entre des entreprises privées, estime le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec).

Dans un mémoire déposé à la commission Charbonneau, le syndicat qui représente les employés du secteur public lance des pistes de solution pour tenter d'enrayer la corruption et la collusion dans l'octroi des contrats publics.

En entrevue à La Presse Canadienne, l'auteur du rapport, Pierre-Guy Sylvestre, fait valoir qu'en rapatriant une plus grande expertise à l'interne, les municipalités réussiront à bâtir un rempart contre la corruption.

Des équipes composées de cols bleus pourraient concurrencer le secteur privé dans certains domaines, tels que la gestion des ordures ou encore le déneigement, souhaite-t-il.

Les administrations municipales auraient ainsi certaines balises pour comparer les coûts, ce qui leur permettrait de prendre des décisions plus éclairées lors de l'octroi des contrats, explique M. Sylvestre.

Le syndicat propose également que certains travaux de construction dans les municipalités et les universités, notamment, puissent être réalisés à l'interne par des cols bleus.

Selon le SCFP, les termes actuels de la loi ne permettent pas à une municipalité de rénover son hôtel de ville à l'aide de ses propres cols bleus, mais la contraignent plutôt à faire appel à des travailleurs de l'externe.

La corruption n'étant toutefois pas l'apanage du secteur privé, le syndicat propose un renforcement de la Loi sur l'accès à l'information pour éviter que la corruption ne gangrène l'appareil municipal.

Le SCFP souhaite également la fin des partenariats publics-privés (PPP) jugés trop opaques.