On jouait de prudence ce matin au gouvernement Couillard après l'annonce que l'ex-ministre Nathalie Normandeau aurait à comparaître devant la commission Charbonneau.

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«Elle devrait aller parler, a dit Lise Thériault, ce n'est pas à moi de dicter les travaux de la Commission, c'est elle qui décide qui elle entend», a ajouté la responsable de la Sécurité publique. Philippe Couillard et le leader du gouvernement Jean-Marc Fournier ont aussi souligné qu'il ne leur appartenait pas de commenter les travaux de la Commission.

Mme Normandeau, ex-ministre des Affaires municipales et ancienne vice-première ministre de Jean Charest, a reçu une assignation à comparaître à la commission Charbonneau, une convocation qu'elle a confirmé cette information jeudi matin par voie de communiqué.

À la Commission, le porte-parole Richard Bourdon s'est refusé à tout commentaire. Il arrive que certaines personnes reçoivent un subpoena, mais n'aient pas pour autant à témoigner, rappelle-t-il soulignant ne pas savoir si ce sera le cas de l'ex-députée de Bonaventure.

Mme Normandeau a révélé  avoir rencontré les enquêteurs de la commission Charbonneau au cours des dernières semaines, comme l'ensemble des anciens premiers ministres et les chefs de partis. Elle affirme qu'elle sera disponible, «afin de rétablir les faits et d'informer les commissaires sur l'exercice de mes fonctions de ministre.» Depuis le début des audiences publiques de la commission Mme Normandeau a défrayé les manchettes; Lino Zambito un entrepreneur lui avait envoyé 40 roses pour son anniversaire et elle avait accepté plusieurs billets coûteux pour un spectacle de Céline Dion.

Durant la même période, son ministère avait accordé une subvention à la Ville de Boisbriand pour la construction d'une usine de traitement des eaux. Le projet, qui implique aussi la firme Roche, avait été refusé à plusieurs reprises par les fonctionnaires selon les documents de la police. C'est la ministre Normandeau qui aurait toutefois accepté d'octroyer la subvention. L'enquête de l'UPAC, porte sur les raisons qui auraient poussé Mme Normadeau à octroyer une subvention refusée par ses fonctionnaires.

Rochet et Infrabec, les deux firmes qui ont profité du projet étaient deux gros bailleurs de fonds du Parti libéral du Québec (PLQ).

La ministre Normandeau a quitté la vie politique en septembre 2011. Le subpoena reçu par Mme Normandeau vise la période entre le 6 mai et le 4 juillet, mais aucune date n'est arrêtée pour une éventuelle comparution.