Le président de la FTQ, Daniel Boyer, estime que Bernard Gauthier, alias Rambo, représente fort bien les travailleurs de la construction sur la Côte-Nord, qui ont raison d'avoir des frustrations.

M. Boyer prend soin de souligner qu'il n'approuve pas l'intimidation, les menaces et tous les autres gestes de violence reconnus par Rambo devant la commission Charbonneau. Il fait toutefois la même analyse que son camarade du syndicat des opérateurs de machinerie lourde (local 791) et pointe la mobilité de la main-d'oeuvre comme étant à l'origine de la situation explosive. Il n'est donc absolument pas question de se priver des compétences de Bernard Gauthier.

«Le problème, ce n'est pas Rambo, et le tasser ne changera rien au contexte inflammable qui règne sur la Côte-Nord», soutient le leader syndical.

Selon lui, «si ce n'est pas Rambo qui organise les comités de chômeurs, ce sera quelqu'un d'autre, et il y aura des manifestations, de toute façon». Daniel Boyer emprunte ainsi la même voie que le directeur général de la FTQ-Construction, Yves Ouellet, et dit comprendre la population. «Quand ces gens-là sont sur la fin de leur chômage ou même sur le BS, c'est normal d'être frustré. La mobilité de la main-d'oeuvre avec les entrepreneurs qui vont faire les fanfarons sur la Côte-Nord, il faut prendre ça au sérieux», a jouté M. Boyer.

À la fin du témoignage de Rambo devant la commission Charbonneau, la PDG de la Commission de la construction du Québec (CCQ), Diane Lemieux, a prévenu qu'elle entendait mettre un terme au régime de terreur qui règne sur la Côte-Nord. La CCQ est responsable de l'application de la loi R-20. Des plaintes concernant les problèmes sur la Côte-Nord sont actuellement en traitement. «On ne laissera pas tomber les gens de la Côte-Nord», a affirmé Mme Lemieux la semaine dernière.