Batailleur, Jocelyn Dupuis s'est fait tirer l'oreille, à la commission Charbonneau, avant d'admettre que son départ de la direction générale de la FTQ-Construction était lié en partie au scandale de ses comptes de dépenses.

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Tout l'avant-midi, M. Dupuis a martelé qu'il a quitté ses fonctions plus tôt que prévu, en novembre 2008, à cause d'une mésentente entre lui et le président de la FTQ-Construction, Jean Lavallée, concernant la relève à la tête du syndicat. Mais après l'écoute de quelques conversations enregistrées dans le cadre de l'enquête policière Diligence, et l'intervention de la juge Charbonneau, M. Dupuis a reconnu les faits par un bref «définitif». Pour Jocelyn Dupuis, il n'était pas question qu'il soit le seul à couler puisque Jean Lavallée a approuvé ses dépenses. 

C'est l'ex-syndicaliste Ken Pereira qui a mis la main sur les notes de frais de M. Dupuis et qui les a rendues publiques au début de l'automne 2008, estimant qu'il s'agissait là de dépenses excessives. M. Dupuis est actuellement accusé de fraude dans ce dossier.

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C'est d'ailleurs parce qu'il subira bientôt son procès que Jocelyn Dupuis s'est montré réticent à aborder cette question devant la commission Charbonneau. «Il y a des choses que je ne peux pas dire. Ça me ferait grandement plaisir, mais je ne peux pas le dire», a lancé M. Dupuis qui a rapidement monté le ton, interrompant les questions. 

Ni le procureur qui l'interroge, Me Denis Gallant, ni la présidente de la Commission, ont accepté cette attitude. Ils ont rappelé au témoin qu'il doit écouter et répondre aux questions. L'avocat de M. Dupuis a tenté en vain de s'interposer. 

Outre les circonstances de son départ, l'ancien directeur général de la FTQ-Construction a été invité à témoigner sur le conflit autour du Fonds de solidarité. Il a maintenu que les discussions qui ont dégénéré en chicane au sein du syndicat n'ont rien à voir avec le Fonds de solidarité. Tout au plus, a-t-il reconnu son irritation face à Jean Lavallée et l'entrepreneur Tony Accurso qui contrôlaient, en partie, le Fonds de solidarité. 

Avant ces moments troubles, M. Dupuis entretenait, lui aussi, des liens étroits avec M. Accurso. Il a d'ailleurs été présent à la mise à l'eau puis à l'inauguration du bateau de luxe de l'entrepreneur appelé le Touch. M. Dupuis et sa conjointe ont même profité du confort de ce yacht lors d'un voyage aux Iles Vierges, en février 2005. 

Plus d'un an après son départ de la FTQ-Construction, M. Dupuis s'est de nouveau rapproché de Tony Accurso. 

D'autres informations suivront.