'ex-ministre des Transports du Parti québécois, Guy Chevrette, doit prendre son mal en patience. La Cour supérieure refuse de s'immiscer dans la commission Charbonneau pour accorder à M. Chevrette le statut de participant et le droit de contre-interroger le témoin Gilles Cloutier, comme il le demandait.

M. Chevrette s'était tourné vers la Cour supérieure après avoir essuyé un refus à la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction. Il n'a pas été plus chanceux de ce côté. La juge Claudine Roy estime qu'il n'y a aucune violation des droits de l'équité procédurale pour l'instant, et dit qu'il «faut laisser la Commission continuer son enquête.» M. Chevrette doit de toute façon être appelé comme témoin, rappelle la juge. M. Gilles Beaulieu, un proche de M. Chevrette, qui demandait aussi de contre-interroger le même témoin, a essuyé le même refus de la Cour supérieure. 

Los de son témoignage à la Commission, Gilles Cloutier, qui était employé du Groupe-conseil Roche Ltée et organisateur d'élections, a impliqué M. Chevrette et Beaulieu dans des actes possiblement répréhensibles, au tournant des années 2000.  Il a soutenu que M. Beaulieu lui avait demandé 100 000 $ pour intervenir auprès de M. Chevrette, dans le cadre d'un octroi des contrats pour la route reliant Saint-Donat. L'argent devait être utilisé pour un voyage des couples Beaulieu et Chevrette, a raconté M. Cloutier. Ce dernier a dit qu'il avait remis 25 000 $ à M. Beaulieu, mais qu'il ignorait si le reste avait été payé par Roche. M. Cloutier a aussi fait des allégations concernant une maison à Pointe-au-Pic et un cocktail de financement dans Prévost. 

Piqués au vif, M. Chevrette et Beaulieu auraient voulu contre-interroger ce témoin sans délai. La Commission ne l'avait pas permis, notamment parce que l'avocat du Parti québécois avait pu contre-interroger M. Cloutier, et que M. Chevrette allait pouvoir témoigner. M. Beaulieu aussi pourrait témoigner.