Le marathon de la commission Charbonneau prend une pause pour l'été alors que les commissaires France Charbonneau et Renaud Lachance entendent aujourd'hui leur dernier témoin du printemps. Les audiences reprendront le 3 septembre, après une pause de 10 semaines.

Malgré cette prolongation, l'enquête publique semble vouloir augmenter la cadence. La reprise après la pause estivale le 3 septembre se fait ainsi deux semaines plus tôt que l'an dernier.

Avant de suspendre les audiences, la commissaire Charbonneau et la procureure en chef Sonia LeBel doivent faire une allocution en fin d'après-midi.

Asselin n'est pas interven

Ce matin à la Commission, Claude Asselin a expliqué ne pas avoir tenté d'arrêter la collusion « pour des raisons d'efficacité ». Son avocat a tenté de s'objecter quand il a été durement questionné à ce sujet, estimant que son client faisant l'objet d'un traitement injuste.

Claude Asselin a reconnu avoir entretenu des liens d'amitié avec d'importants entrepreneurs de Laval alors qu'il était directeur général de Laval. Il a ainsi fréquenté Tony Accurso, leurs femmes respectives étant des amies, voyageant notamment aux Îles vierges ensemble. Le fils d'Asselin a également travaillé pour l'entrepreneur en plus de vivre chez lui à une époque.

Autre amitié troublante, Claude Asselin a reconnu être un proche de l'entrepreneur Valmont Nadon, aussi arrêté par l'UPAC. Laval a d'ailleurs loué un terrain qui a permis à celui-ci de faire fortune malgré de nombreuses plaintes.

L'ex-directeur général a par ailleurs démenti avoir demandé à l'ingénieur Roger Desbois de servir de collecteur du 2% auprès des entreprises de construction. Après avoir admis avoir transmis les ordres du maire Vaillancourt pour le trucage de certains contrats, Claude Asselin nie avoir joué tout autre rôle. « Je n'avais pas d'affaire dans ça », a-t-il assuré.

En fait, Claude Asselin a indiqué que le partage des contrats aux firmes de génie a pris fin en 2002 avec l'adoption de la loi 106, qui a introduit les appels d'offres pour l'octroi des contrats d'ingénierie.

Pourtant, la Commission a relevé une étrange similitude entre par les estimations des firmes de génie et les prix soumis par les entrepreneurs en construction. En 2005 par exemple, près des deux tiers des contrats ont été octroyés à moins de 5% de l'évaluation faite par les firmes de génie. Or depuis l mise en place de l'escouade de Marteau, l'écart s'est creusé. En 2011, aucun contrat n'a été octroyé à moins de 5% de l'évaluation. « Vous ne trouvez pas qu'il y a une indication d'un problème, que les contrats sortent collés-collés sur l'estimation ? » a demandé le procureur Paul Crépeau. Claude Asselin a simplement admis que cette statistique représente une « curiosité ».

La Commission s'est aussi beaucoup intéressée à la relation entre Claude Asselin et son directeur du génie, Claude DeGuise. Me Crépeau a souligné que DeGuise a eu d'importantes difficultés dans ses relations de travail, s'attirant plus d'une centaine de plaintes lorsqu'il était à la Société des ponts, mais semble avoir été protégé par son ancien patron.

Claude Asselin dit avoir appris en écoutant la télévision que les entrepreneurs paradaient dans le bureau de Claude DeGuise.