L'intimidation et la violence régnaient dans l'industrie de la construction au début des années 2000 alors qu'un cartel de l'asphalte était à se mettre en place dans la région de Montréal. Le témoin Gilles Théberge estime avoir été visé par un attentat à la bombe après avoir refusé de laisser le champ libre aux entrepreneurs en construction d'origine italienne.

Un cartel de l'asphalte a été mis sur pied en 2000 dans la région de Montréal par les principaux producteurs de bitume, a relaté un témoin devant la commission Charbonneau. Gilles Théberge, qui travaillait à l'époque pour Sintra, dit avoir participé à la création de ce système de collusion. 

Ce nouveau témoin de la Commission affirme qu'une rencontre secrète a eu lieu entre les présidents des principaux producteurs d'asphalte de la province au début de l'année 2000. Elle a rassemblé le président et le directeur général de Simard-Beaudry, Tony Accurso et Pierre-André Matton, le président de DJL, Jean Paul Dupré, le président de Sintra, Daniel Ducroix, et le président de Beaver Asphalt, Joseph Carola. Selon Théberge, le groupe s'est entendu sur un prix plancher pour l'asphalte et des quantités que chaque usine pouvait produire.

Si la collusion a toujours été présente dans la région, selon Théberge, c'est la première fois qu'elle était aussi structurée. «C'était pas juste entre les producteurs d'asphalte, c'était aussi les sous-traitants, les Villes. Il n'y a pas de partie qu'on ne touchait pas. On touchait à tout le monde», a-t-il dit.

La mise en place de cette entente a permis de faire grimper en flèche la marge de profit des producteurs d'asphalte. Gilles Théberge a évalué qu'en concurrence, la marge de profit des producteurs est de 4 % à 8 %. En collusion, elle était d'«au moins 30 %».

Ce système visait toute la région de Montréal, dont la Rive-Sud, a précisé Gilles Théberge. Même les contrats du ministère des Transports du Québec, n'y ont pas échappé. «Pour le MTQ, on s'échangeait les projets d'asphalte.»

Le témoin dit ne pas avoir assisté personnellement à la rencontre, mais en avoir été informé par Daniel Ducroix dès le lendemain. Le président de Sintra lui a demandé de veiller au respect de l'entente intervenue entre les dirigeants. «C'est descendu au deuxième niveau. C'est nous qui devons s'occuper de toute cette organisation.»

Sintra a hérité de la Rive-Sud et d'une partie de Montréal. Sur la Rive-Sud, la mainmise du cartel s'est étendue de Valleyfield à Boucherville et jusqu'à St-Jean-sur-Richelieu au sud.

Gilles Théberge affirme que la mise en place du système était très difficile, un travail à temps plein. «C'était compliqué et fastidieux de satisfaire les producteurs d'asphalte.»

Gilles Théberge a rapidement quitté le navire, victime d'un attentat le 15 juin 2000. À 2 h 45 du matin, sa voiture a volé en éclat devant sa résidence familiale. Avant même d'appeler la police, son premier réflexe a été d'appeler son ancien patron de Sintra. «Je lui ai dit que ma voiture avait sauté. Je lui dis de me trouver un avocat. Je lui ai dit qu'il voulait étendre la collusion trop loin. Il m'a pas répondu», a relaté le témoin.

Quelques jours plus tard, sa voiture explose. Soupçonnant fortement un geste des Italiens, Gilles Théberge n'a jamais élucidé l'auteur de l'attentat. Il soupçonne fortement les «Italiens», entrepreneurs avec lesquels il avait maille à partir. En mai 2000, on lui demande de se retirer d'un appel d'offres pour un contrat d'égouts près de l'usine Atwater, dit le projet Rolls Royce. Le dirigeant de Sintra a refusé et fini par remporter le mandat d'un demi-million, devant Garnier Construction de Joe Borsellino. «Des fois, il faut dire non. Mais cette réponse ne fait pas l'affaire de tout le monde.» Ce contrat correspond à une vague d'intimidation contre Gilles Théberge. Il y a d'abord eu des appels anonymes à son domicile. Puis début juin, le témoin dit avoir constaté que 7 à 8 vitres de l'un de ses voisins ont été brisées. Théberge appelle l'entrepreneur Nicolo Milioto pour faire enquête. Celui-ci lui assure ne pas être responsable, mais lui dit qu'il s'agit bien d'un avertissement et que l'auteur s'est trompé d'adresse : c'est lui qu'on visait.

Autre réflexe, Gilles Théberge dit avoir appelé l'entrepreneur Tony Accurso le 15 juin pour lui demander s'il savait qui avait ordonné cet attentat contre lui. S'il a pensé appelé Accurso, c'est que la veille de l'explosion, Théberge avait assisté à l'inauguration de son restaurant de Laval, l'Onyx. Tous les entrepreneurs de la région étaient présents.

Gilles Théberge dit d'ailleurs y avoir eu un accrochage avec Joe Borsellino, de Garnier, au sujet d'un projet de 14 millions que l'entrepreneur tenait à décrocher. Le témoin a dit ne jamais lui avoir répondu à ce sujet puisqu'il a refusé de retourner travailler après l'attentat contre sa voiture.

2 % au frère du maire de Laval

Plus tôt aujourd'hui, la Commission a entendu que la majeure partie de l'argent collecté grâce au 2 % à Laval était livrée directement au frère de Gilles Vaillancourt, selon l'ancien collecteur, Marc Gendron. L'ex-ingénieur affirme avoir fait un rapport annuel à l'ex-maire des montants remis par chacun des entrepreneurs en construction.

Ancien haut dirigeant de la firme de génie Tecsult, Marc Gendron a terminé ce matin son témoignage à la commission Charbonneau. L'homme de 81 ans a indiqué que le système de ristourne à 2 % implanté à Laval a rapporté 200 000 $ par an. Il évalue avoir ainsi collecté pour 1,5 million de 1996 à 2003.

Le plus important versement d'un entrepreneur est provenu de l'homme d'affaires Tony Accurso. L'ancien propriétaire des entreprises de construction Simard-Beaudry et Louisbourg lui avait donné rendez-vous dans un restaurant de Laval, un soir de novembre 2000. «Je l'ai suivi dans le parking. Il faisait noir. On s'est mis en arrière de sa Cadillac et il m'a donné une valise : 'il y a 200 000 $ dans ça'», a relaté Marc Gendron. Le témoin a dit avoir rapidement livré cet argent au notaire Jean Gauthier puisqu'il quittait le lendemain de cette rencontre pour la Floride.

En temps normal, Marc Gendron cachait l'argent dans des coffrets de sécurité de deux banques qui avaient des locaux dans le même édifice que sa firme de génie, Tecsult. Lorsque les coffrets débordaient, il demandait à Gilles Vaillancourt à qui il devait remettre l'argent.

Le témoin a affirmé avoir livré la majorité de l'argent à Guy Vaillancourt, frère de l'ex-maire, soit entre 700 000 $ et 800 000 $. Les livraisons ont eu lieu dans les locaux de M.D. Vaillancourt, à Laval. Marc Gendron déposait une enveloppe brune remplie de billets d'argent sur son bureau puis partait. Une livraison de 400 000 $ a également été faite à un avocat, Robert Talbot.

Marc Gendron dit avoir déjà remis «à 2 ou 3 reprises» des montants de 8000 $ à 10 000 $ directement à Gilles Vaillancourt, dans son bureau de l'hôtel de ville.

Le témoin a dit ne jamais s'être informé sur l'utilisation de l'argent. Il ne peut ainsi dire si l'argent allait bien au parti PRO des Lavallois ou si des personnes l'empochaient.

Chose certaine, Gilles Vaillancourt faisait un suivi serré du système de ristourne. Chaque année, Marc Gendron devait lui faire rapport sur le paiement du 2 %. Ces rencontres avaient lieu dans un restaurant de Miami, où les deux hommes passaient l'hiver. «J'ouvrais mon petit calepin et je faisais état dossier par dossier de l'argent qui restait dans la caisse. Ça prenait deux ou trois heures», a-t-il relaté.

L'ex-maire ne prenait pas de notait, mais posait des questions sur les difficultés rencontrées, a précisé le témoin.

Marc Gendron a aussi révélé avoir acheté un bateau de 24 000 $ en Floride pour Gilles Vaillancourt. L'embarcation n'a jamais été au nom de l'ex-maire puisque les propriétaires officiels étaient Marc Gendron et l'entrepreneur Anthony Mergl. Les deux avaient mis chacun 8000 $. Pour le dernier 8000 $, Gilles Vaillancourt avait demandé à son collecteur de prendre l'argent dans les coffrets où il cachait sa collecte du 2 %.

Marc Gendron a également reconnu que Tecsult payait son 2 %, paiement fait au notaire Jean Gauthier. «C'était la norme», a-t-il dit. D'autres municipalités exigeaient une telle ristourne -parfois plus importante-, mais la Commission ne lui a pas demandé de détailler lesquelles.

Le témoin a aussi reconnu avoir fait des contributions pour les partis provinciaux tout en étant remboursé par sa firme. Il a ainsi donné de 1997 à 2003 15 650 $ au Parti québécois, 5750 $ au Parti libéral du Québec et 1000 $ à l'Action démocratique du Québec. Il a assuré que ces contributions étaient rentables. «Définitivement, on a eu des retombées, des contrats», a-t-il dit.

Hier, Marc Gendron a révélé hier que la ristourne de 2 % imposée sur les contrats accordés aux entreprises de construction de Laval était en place au moins depuis 1996.

Ce deuxième ancien haut dirigeant de Tecsult est venu confirmer hier devant la commission Charbonneau la participation de la firme de génie au système de collusion et corruption de Laval. Marc Gendron dit avoir été convoqué par Gilles Vaillancourt en 1996 à un repas à l'hôtel Sheraton lors duquel l'ex-maire lui a fait une proposition étonnante. «Il m'a demandé de collecter l'argent des entrepreneurs qui obtiennent des contrats par soumission. Il m'a dit 'les entrepreneurs vont venir te porter un 2 %'», a relaté le témoin.

À l'époque, Vaillancourt et Gendron se connaissaient déjà depuis 25 ans, les deux ayant noué une amitié autour de leur passion commune pour les bateaux. Avant d'accepter la proposition de l'ex-maire, l'ingénieur dit avoir demandé en échange l'assurance que Tecsult maintiendrait sa part de marché alors que la concurrence se faisait de plus en plus féroce à Laval.

Après avoir conclu cette entente tacite, Marc Gendron dit avoir accepté de servir de collecteur pour le PRO des Lavallois, rôle qu'il a joué jusqu'en 2003. Il dit alors avoir passé le flambeau à son collègue Roger Desbois, qui a témoigné tout juste avant lui devant la Commission. L'homme de 81 a dit ignorer si quelqu'un collectait le 2 % avant lui, bien qu'il ait été vaguement au courant qu'un partage des contrats entre les entrepreneurs en construction était en place avant 1996.

Le témoin dit ne pas avoir assisté personnellement à la rencontre, mais en avoir été informé par Daniel Ducroix dès le lendemain. Le président de Sintra lui a demandé de veiller au respect de l'entente intervenue entre les dirigeants. «C'est descendu au deuxième niveau. C'est nous qui devons s'occuper de toute cette organisation.»

Sintra a hérité de la Rive-Sud et d'une partie de Montréal. Sur la Rive-Sud, la mainmise du cartel s'est étendue de Valleyfield à Boucherville et jusqu'à St-Jean-sur-Richelieu au sud.

Gilles Théberge affirme que la mise en place du système était très difficile, un travail à temps plein. «C'était compliqué et fastidieux de satisfaire les producteurs d'asphalte.»

Gilles Théberge a rapidement quitté le navire, victime d'un attentat le 15 juin 2000. À 2 h 45 du matin, sa voiture a volé en éclat devant sa résidence familiale. Avant même d'appeler la police, son premier réflexe a été d'appeler son ancien patron de Sintra. «Je lui ai dit que ma voiture avait sauté. Je lui dis de me trouver un avocat. Je lui ai dit qu'il voulait étendre la collusion trop loin. Il m'a pas répondu», a relaté le témoin.

Quelques jours plus tard, sa voiture explose. Soupçonnant fortement un geste des Italiens, Gilles Théberge n'a jamais élucidé l'auteur de l'attentat. Il soupçonne fortement les «Italiens», entrepreneurs avec lesquels il avait maille à partir. En mai 2000, on lui demande de se retirer d'un appel d'offres pour un contrat d'égouts près de l'usine Atwater, dit le projet Rolls Royce. Le dirigeant de Sintra a refusé et fini par remporter le mandat d'un demi-million, devant Garnier Construction de Joe Borsellino. «Des fois, il faut dire non. Mais cette réponse ne fait pas l'affaire de tout le monde.» Ce contrat correspond à une vague d'intimidation contre Gilles Théberge. Il y a d'abord eu des appels anonymes à son domicile. Puis début juin, le témoin dit avoir constaté que 7 à 8 vitres de l'un de ses voisins ont été brisées. Théberge appelle l'entrepreneur Nicolo Milioto pour faire enquête. Celui-ci lui assure ne pas être responsable, mais lui dit qu'il s'agit bien d'un avertissement et que l'auteur s'est trompé d'adresse : c'est lui qu'on visait.

Autre réflexe, Gilles Théberge dit avoir appelé l'entrepreneur Tony Accurso le 15 juin pour lui demander s'il savait qui avait ordonné cet attentat contre lui. S'il a pensé appelé Accurso, c'est que la veille de l'explosion, Théberge avait assisté à l'inauguration de son restaurant de Laval, l'Onyx. Tous les entrepreneurs de la région étaient présents.

Gilles Théberge dit d'ailleurs y avoir eu un accrochage avec Joe Borsellino, de Garnier, au sujet d'un projet de 14 millions que l'entrepreneur tenait à décrocher. Le témoin a dit ne jamais lui avoir répondu à ce sujet puisqu'il a refusé de retourner travailler après l'attentat contre sa voiture.

2 % au frère du maire de Laval

Plus tôt aujourd'hui, la Commission a entendu que la majeure partie de l'argent collecté grâce au 2 % à Laval était livrée directement au frère de Gilles Vaillancourt, selon l'ancien collecteur, Marc Gendron. L'ex-ingénieur affirme avoir fait un rapport annuel à l'ex-maire des montants remis par chacun des entrepreneurs en construction.

Ancien haut dirigeant de la firme de génie Tecsult, Marc Gendron a terminé ce matin son témoignage à la commission Charbonneau. L'homme de 81 ans a indiqué que le système de ristourne à 2 % implanté à Laval a rapporté 200 000 $ par an. Il évalue avoir ainsi collecté pour 1,5 million de 1996 à 2003.

Le plus important versement d'un entrepreneur est provenu de l'homme d'affaires Tony Accurso. L'ancien propriétaire des entreprises de construction Simard-Beaudry et Louisbourg lui avait donné rendez-vous dans un restaurant de Laval, un soir de novembre 2000. «Je l'ai suivi dans le parking. Il faisait noir. On s'est mis en arrière de sa Cadillac et il m'a donné une valise : 'il y a 200 000 $ dans ça'», a relaté Marc Gendron. Le témoin a dit avoir rapidement livré cet argent au notaire Jean Gauthier puisqu'il quittait le lendemain de cette rencontre pour la Floride.

En temps normal, Marc Gendron cachait l'argent dans des coffrets de sécurité de deux banques qui avaient des locaux dans le même édifice que sa firme de génie, Tecsult. Lorsque les coffrets débordaient, il demandait à Gilles Vaillancourt à qui il devait remettre l'argent.

Le témoin a affirmé avoir livré la majorité de l'argent à Guy Vaillancourt, frère de l'ex-maire, soit entre 700 000 $ et 800 000 $. Les livraisons ont eu lieu dans les locaux de M.D. Vaillancourt, à Laval. Marc Gendron déposait une enveloppe brune remplie de billets d'argent sur son bureau puis partait. Une livraison de 400 000 $ a également été faite à un avocat, Robert Talbot.

Marc Gendron dit avoir déjà remis «à 2 ou 3 reprises» des montants de 8000 $ à 10 000 $ directement à Gilles Vaillancourt, dans son bureau de l'hôtel de ville.

Le témoin a dit ne jamais s'être informé sur l'utilisation de l'argent. Il ne peut ainsi dire si l'argent allait bien au parti PRO des Lavallois ou si des personnes l'empochaient.

Chose certaine, Gilles Vaillancourt faisait un suivi serré du système de ristourne. Chaque année, Marc Gendron devait lui faire rapport sur le paiement du 2 %. Ces rencontres avaient lieu dans un restaurant de Miami, où les deux hommes passaient l'hiver. «J'ouvrais mon petit calepin et je faisais état dossier par dossier de l'argent qui restait dans la caisse. Ça prenait deux ou trois heures», a-t-il relaté.

L'ex-maire ne prenait pas de notait, mais posait des questions sur les difficultés rencontrées, a précisé le témoin.

Marc Gendron a aussi révélé avoir acheté un bateau de 24 000 $ en Floride pour Gilles Vaillancourt. L'embarcation n'a jamais été au nom de l'ex-maire puisque les propriétaires officiels étaient Marc Gendron et l'entrepreneur Anthony Mergl. Les deux avaient mis chacun 8000 $. Pour le dernier 8000 $, Gilles Vaillancourt avait demandé à son collecteur de prendre l'argent dans les coffrets où il cachait sa collecte du 2 %.

Marc Gendron a également reconnu que Tecsult payait son 2 %, paiement fait au notaire Jean Gauthier. «C'était la norme», a-t-il dit. D'autres municipalités exigeaient une telle ristourne -parfois plus importante-, mais la Commission ne lui a pas demandé de détailler lesquelles.

Le témoin a aussi reconnu avoir fait des contributions pour les partis provinciaux tout en étant remboursé par sa firme. Il a ainsi donné de 1997 à 2003 15 650 $ au Parti québécois, 5750 $ au Parti libéral du Québec et 1000 $ à l'Action démocratique du Québec. Il a assuré que ces contributions étaient rentables. «Définitivement, on a eu des retombées, des contrats», a-t-il dit.

Hier, Marc Gendron a révélé hier que la ristourne de 2 % imposée sur les contrats accordés aux entreprises de construction de Laval était en place au moins depuis 1996.

Ce deuxième ancien haut dirigeant de Tecsult est venu confirmer hier devant la commission Charbonneau la participation de la firme de génie au système de collusion et corruption de Laval. Marc Gendron dit avoir été convoqué par Gilles Vaillancourt en 1996 à un repas à l'hôtel Sheraton lors duquel l'ex-maire lui a fait une proposition étonnante. «Il m'a demandé de collecter l'argent des entrepreneurs qui obtiennent des contrats par soumission. Il m'a dit 'les entrepreneurs vont venir te porter un 2 %'», a relaté le témoin.

À l'époque, Vaillancourt et Gendron se connaissaient déjà depuis 25 ans, les deux ayant noué une amitié autour de leur passion commune pour les bateaux. Avant d'accepter la proposition de l'ex-maire, l'ingénieur dit avoir demandé en échange l'assurance que Tecsult maintiendrait sa part de marché alors que la concurrence se faisait de plus en plus féroce à Laval.

Après avoir conclu cette entente tacite, Marc Gendron dit avoir accepté de servir de collecteur pour le PRO des Lavallois, rôle qu'il a joué jusqu'en 2003. Il dit alors avoir passé le flambeau à son collègue Roger Desbois, qui a témoigné tout juste avant lui devant la Commission. L'homme de 81 a dit ignorer si quelqu'un collectait le 2 % avant lui, bien qu'il ait été vaguement au courant qu'un partage des contrats entre les entrepreneurs en construction était en place avant 1996.