Claude Kulczycki, l'intermédiaire qui aurait aidé la firme Dessau à répondre aux appels d'offres d'Aéroports de Montréal (ADM), n'a travaillé que 18 mois pour ADM dans les années 90. L'entreprise n'y voit pas de conflit d'intérêts.

Mardi, la commission Charbonneau a questionné Bernard Trépanier à propos des 900 000$ que la firme Dessau lui a versés entre 2002 et 2010. Il a affirmé que cette somme a servi de rémunération pour avoir trouvé un intermédiaire qui a aidé Dessau à répondre aux appels d'offres d'Aéroports de Montréal.

Cet intermédiaire, Claude Kulczycki, se présente sur sa page Facebook comme «agent de contrats» pour Aéroports de Montréal.

Remercié par ADM

Or, ADM l'a remercié de ses services en 1994, a indiqué hier Christiane Beaulieu, vice-présidente des affaires publiques de l'entreprise. Ex-fonctionnaire à Transports Canada, M. Kulczycki a été affecté à ADM en août 1992, lorsque le gouvernement canadien a confié la gestion des aéroports à des organismes locaux.

Si Bernard Trépanier dit vrai, Claude Kulczycki «a vendu ses services sous de fausses représentations», selon Mme Beaulieu. «Après 10 ans, notre méthode avait changé, et il ne pouvait prétendre savoir ce qui se faisait chez nous.»

En vertu des codes d'éthique les plus sévères, souligne-t-elle, les ex-employés doivent attendre deux ans après la fin de leur mandat avant d'occuper une fonction qui pourrait mener à un conflit d'intérêts. Elle ajoute cependant que «les entreprises privées ont le droit d'embaucher qui elles veulent pour monter leur proposition». «On n'a pas de droit de regard là-dessus.»

Dessau a participé au vaste projet d'agrandissement et de modernisation de l'aéroport Montréal-Trudeau, entrepris en 2000. Sur son site internet, ADM - une entreprise privée - affirme qu'elle a investi plus de 1,6 milliard dans le projet «sans aucune subvention gouvernementale».

Claude Kulczycki n'a pas rappelé La Presse.