L'entrepreneur Giuseppe Borsellino, propriétaire de Construction Garnier, a eu plus de 200 contacts téléphoniques avec quatre fonctionnaires du service des travaux publics de la Ville de Montréal, tous engagés dans la préparation, la réalisation et le suivi administratif des contrats municipaux.

Selon les registres des appels déposés hier devant la commission Charbonneau, pas moins de 142 appels ont été échangés entre des numéros de téléphone enregistrés au nom de M. Borsellino et le téléphone professionnel de l'ingénieur Luc Leclerc, qui a accepté des pots-de-vin pour autoriser des «extras», qui gonflaient le coût des travaux réalisés par les entrepreneurs.

Cette liste d'appels semble aussi contredire le témoignage rendu par M. Borsellino sur ses relations avec l'autre ingénieur corrompu de la Ville, Gilles Surprenant. L'entrepreneur a affirmé, plus tôt cette semaine, avoir coupé tout contact avec Gilles Surprenant, vers 2003 ou 2004.

Les registres montrent que pas moins de 52 appels ont été faits au numéro de M. Surprenant à partir des bureaux de Construction Garnier, entre 2005 et 2009. Un appel a même était fait du téléphone cellulaire de M. Borsellino en 2006.

Le cas de l'ingénieur Gilles Vézina est différent. Il était chef d'équipe à la surveillance des travaux, avant d'être suspendu par la Ville de Montréal, en octobre dernier. Aucune des allégations faites à son égard n'a été corroborée à ce jour. Au cours de son témoignage devant la Commission, il a reconnu avoir accepté un souper et des billets de hockey de M. Borsellino.

Les registres publiés par la commission Charbonneau indiquent que M. Borsellino a joint M. Vézina à neuf reprises, entre 2007 et 2011. Les deux tiers de ces appels ont été faits sur une courte période de trois semaines, entre les 10 et 31 août 2011. La majorité de ces contacts ont duré un bon moment: de 16 à 41 minutes.

L'ancien directeur du service de la réalisation des travaux à la Ville de Montréal, qui était le supérieur hiérarchique de MM. Leclerc, Surprenant et Vézina, Robert Marcil, a pour sa part été joint trois fois à partir d'un numéro enregistré au nom de M. Borsellino. M. Marcil a reçu les trois appels dans la matinée du 23 janvier 2009. Ils ont duré à peine une minute chacun.