Bernard Trépanier a continué à récolter des fonds pour Union Montréal et à participer aux activités de financement du parti jusqu'en 2009, même s'il avait officiellement quitté la formation en juin 2006, a indiqué l'ingénieur Michel Lalonde lors de son passage devant la commission Charbonneau.

Lors de la course à la mairie de 2009, Benoit Labonté avait causé une commotion en parlant du rôle occulte joué par Bernard Trépanier dans le financement d'Union Montréal. Dans une entrevue à Radio-Canada, il l'avait présenté comme le responsable d'un stratagème grâce auquel Union Montréal touchait 3% de la valeur de certains contrats accordés à des firmes. Il s'agit du même système dont plusieurs témoins viennent actuellement corroborer l'existence devant la commission Charbonneau et qui a valu à Bernard Trépanier le surnom de Monsieur 3%.

À quelques jours du vote de 2009, le maire Tremblay avait nié les «insinuations» de Labonté en assurant que Bernard Trépanier avait quitté son parti après les élections précédentes. «M. Trépanier a quitté notre formation politique en 2006 après l'élection. Il n'est pas avec Union Montréal. Après l'élection de 2005, il a quitté parce qu'on n'avait plus besoin de ses services. S'il fait encore des choses, il les fait strictement à titre de bénévole, il ne les fait plus pour le parti», avait déclaré l'ex-maire à La Presse.

Or, depuis le début de son témoignage devant la Commission, Michel Lalonde affirme pourtant que Bernard Trépanier a continué à assurer le financement d'Union Montréal après son départ officiel du parti. Hier, le procureur, Me Denis Gallant, a d'ailleurs tenu à questionner de nouveau le témoin à ce sujet: «Après juin 2006, avez-vous côtoyé, croisé ou vu M. Trépanier à des activités officielles d'Union Montréal?» «Absolument, il était présent comme à l'habitude», a répondu Lalonde.

Me Gallant lui a alors demandé de préciser si Gérald Tremblay était présent à ces mêmes activités. «C'est arrivé.» Et Frank Zampino était aussi présent, a-t-il ajouté.

La Presse a d'ailleurs rapporté, en novembre 2008, que Bernard Trépanier était présent à une activité de financement d'Union Montréal où Gérald Tremblay s'était adressé à 600 partisans. Frank Zampino était lui aussi présent à cet événement, même s'il avait démissionné de son poste de président du comité exécutif quelques mois plus tôt.

La semaine dernière, Michel Lalonde a expliqué que le stratagème grâce auquel Union Montréal touchait 3% de la valeur des contrats d'infrastructures a continué après le départ de Bernard Trépanier. La seule différence était que le paiement des 3% ne se faisait plus directement dans les bureaux d'Union Montréal.

«Il s'était loué un petit bureau au centre-ville, ça fait qu'on le croisait à son bureau. Mais ça pouvait être au restaurant, ça pouvait être à son petit bureau, des fois il arrêtait à mon bureau. On le voyait comme avant, mais pas nécessairement à la même place, c'est tout.»