Union Montréal n'était pas seule à réclamer de l'argent pour remplir sa caisse électorale. L'ex-élu Cosmo Maciocia a lui aussi réclamé 120 000$ à deux firmes de génie pour assurer sa réélection en 2005, selon l'ingénieur Michel Lalonde.

Le président de Génius poursuit aujourd'hui son témoignage devant la commission Charbonneau. Il a notamment abordé la question des arrondissements, aussi touchés par la collusion dans l'attribution des contrats.

Michel Lalonde affirme que, au printemps 2005, M. Maciocia, qui a pris sa retraite en 2009 après 31 ans en politique québécoise, lui a demandé 60 000$. «Il m'a dit: "J'ai une grosse élection à préparer. Je risque d'avoir de l'opposition. Je vais avoir besoin d'aide et je voudrais pouvoir compter sur toi"», a relaté Michel Lalonde.

«Inquiète-toi pas, tu as eu beaucoup de projets dans l'arrondissement et d'autres s'en viennent», lui aurait expliqué le politicien. Il lui aurait précisé qu'une autre firme, Dessau, comptait verser autant. Lalonde dit avoir reçu la confirmation de Rosaire Sauriol, de Dessau, qu'il allait lui aussi verser

60 000$.

Le président de Génius dit qu'il a versé l'argent en plusieurs paiements, dont plusieurs à l'hôtel de ville, au bureau de Maciocia, qui était responsable de l'habitation au comité exécutif de Montréal.

Ces 60 000$ s'ajoutaient aux 100 000$ qu'on lui avait demandés pour le financement d'Union Montréal.

Cette façon de procéder n'a pas surpris Michel Lalonde, qui obtenait le gros des contrats de génie dans l'arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, dont M. Maciocia est devenu maire à l'élection de 2005. «Dans tous les endroits où on était présents, on a toujours été sollicités pour les campagnes électorales», a souligné M. Lalonde.