Même si Martin Dumont figure parmi les 13 témoins «déterminants» du rapport secret de Jacques Duchesneau, son mea culpa n'en change pas les conclusions. Soit que c'est majoritairement de l'argent sale qui financerait les partis politiques. C'est ce qu'assure M. Duchesneau. «D'autres témoins (du rapport) avaient aussi des choses à dire sur le financement illégal. Ces témoins-là ont d'ailleurs en bonne partie été vus par les enquêteurs de la commission», note-t-il.

Le député caquiste tient à préciser qu'il ne prend pas ses distances de M. Dumont. «Ça voudrait dire que je le rejette, ce qui n'est pas le cas», lance-t-il.

Il ne veut pas dire s'il croit M. Dumont. «Si vous me demandez si j'ai une opinion personnelle, la réponse est oui, mais je ne la donnerai pas. Cette appréciation doit être faite par Mme Charbonneau.»

M. Duchesneau veut attendre au moins la fin des interrogatoires avant de se prononcer. Il demande aussi aux Québécois d'être patients. «(La commission) est en train de faire un casse-tête. On ne peut pas dire à quoi ressemblera le portrait tant que la dernière pièce n'a pas été posée. Il faut arrêter de toujours attaquer la crédibilité de la commission dès qu'une affaire éclate.»

M. Duchesneau avait aidé à préparer le témoignage de M. Dumont. Il n'avait parlé que de la forme - la façon de témoigner - et non du contenu, explique-t-il. «J'ai toujours dit aux témoins, ne dites pas de mensonge, vous allez vous faire prendre», rappelle-t-il. Confronté par les enquêteurs de la commission en décembre dernier, M. Dumont a changé la version de son témoignage au sujet d'Union Montréal, le parti de l'ex-maire Gérald Tremblay.

M. Duchesneau ne veut pas dire si dans son rapport secret, des éléments du témoignage de M. Dumont sur le financement politique sont corroborés par d'autres témoins. «J'ai donné mon rapport à la commission, et elle a décidé de le garder secret. Elle l'a utilisé pour son enquête. Si je vous dis de façon indirecte ce que je ne peux pas dire de façon directe, on va me poursuivre pour outrage à la commission.»

«Tout ce que je peux dire, c'est que d'autres témoins vont venir corroborer des choses, poursuit-il prudemment. Prenons le principe suivant : la commission ne peut pas entendre un témoin s'il n'y a pas corroboration par d'autres personnes. C'est pour cela que Mme Charbonneau dit toujours: attendez d'avoir entendu d'autres témoins.»