Martin Dumont a gagné son bras de fer juridique avec la commission Charbonneau, qui a accepté de ne pas tenir compte de la vidéo dans laquelle l'ex-organisateur admet avoir dit des faussetés lors de son témoignage.

L'avocate de M. Dumont, Me Suzanne Gagné, avait décidé de s'adresser à la Cour supérieure pour faire rejeter la vidéo. Elle estimait que les aveux avaient été obtenus en portant «atteinte à ses droits fondamentaux». Dans une entente de dernière minute, la Commission a accepté de ne pas en tenir compte. En échange, Martin Dumont a laissé tomber ses recours devant les tribunaux et accepté de poursuivre son témoignage aujourd'hui.

Un goût amer

Cette victoire a toutefois un goût amer pour l'ex-organisateur politique. La Commission a beau avoir retiré la vidéo de sa preuve, ses propos ont néanmoins été diffusés, ce qui nuit à sa crédibilité aux yeux du public. «Cette déclaration vidéo a malheureusement été diffusée lors de l'audience de lundi et rediffusée dans tous les médias du Québec. Cela a causé un tort considérable à la réputation de M. Dumont, à sa vie personnelle, à sa vie professionnelle et à sa santé», a d'ailleurs déclaré Me Gagné lors d'un point de presse. L'avocate n'a pas voulu préciser si son client comptait intenter un recours pour obtenir réparation.

Quand on demande à Me Gagné si l'entente prévoit que la Commission abandonne toute accusation criminelle pour parjure, elle répond que «la Commission ne peut pas s'engager pour le procureur général du Québec».