La commission Charbonneau, qui reprend ses audiences lundi, entend revenir sur de possibles failles du témoignage rendu l'automne dernier par Martin Dumont, ex-organisateur politique d'Union Montréal. Une ancienne réceptionniste du parti viendra donner sa version des faits, et Dumont sera appelé à expliquer les contradictions soulevées.

Lors de son témoignage, à la fin du mois d'octobre, Martin Dumont avait multiplié les révélations fracassantes sur le financement occulte d'Union Montréal et affirmé que l'ex-maire Gérald Tremblay était au courant.

«Marc Deschamps [trésorier du parti] a sorti une feuille pour dire : "C'est pour ça qu'on a un budget officiel et qu'on a un budget officieux." C'est à ce moment-là que le maire de Montréal, Gérald Tremblay, s'est levé et il a dit : "Moi, je n'ai pas à savoir ça."», a-t-il raconté.

Martin Dumont a aussi frappé l'imaginaire en décrivant comment il avait dû aider le responsable du financement du parti à fermer un coffre-fort qui débordait d'argent. Plusieurs personnes ont toutefois soulevé des doutes sur ce témoignage, notamment l'ex-entrepreneur Lino Zambito, qui a nié avoir jamais rencontré Martin Dumont, contrairement à ce qu'il avait prétendu. La Presse a publié à la mi-décembre un dossier qui soulignait plusieurs inexactitudes ou exagérations dans ses propos.

Après une pause de sept semaines, la Commission fera donc témoigner la jeune réceptionniste qui, selon Martin Dumont, se plaignait d'avoir à compter d'importantes quantités de billets de banque. Selon diverses sources, Alexandra Pion devrait fortement nuancer la version de Dumont.

Martin Dumont devrait comparaître ensuite mais, selon Radio-Canada, son avocat compte demander le report de son témoignage. La juge Charbonneau devra décider lundi matin si elle se rend ou non à cette requête.

Un expert consulté par La Presse estime qu'il est judicieux d'essayer d'éclaircir les zones d'ombre du témoignage de Martin Dumont pour démontrer le sérieux de la Commission. «C'était la meilleure stratégie à adopter, essayer de l'évacuer le plus vite possible», estime Charles-Maxime Panaccio, professeur de droit civil à l'Université d'Ottawa.

Après Martin Dumont, une policière de la Sûreté du Québec viendra témoigner. Il s'agit de la sergente superviseure Isabelle Toupin.

Liste des trois premiers témoins

> Alexandra Pion, ex-réceptionniste d'Union Montréal

> Martin Dumont, ex-organisateur politique d'Union Montréal

> Sergente superviseure Isabelle Toupin, de la Sûreté du Québec