La Sûreté du Québec a arrêté ce matin l'ancien surveillant de chantier de la Ville de Montréal François Thériault, accusé de s'être parjuré lors de son témoignage devant la commission Charbonneau.

L'ingénieur de 54 ans a été appréhendé à son domicile, à Laval, où les policiers ont également perquisitionné.

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«Il a été libéré sous promesse de comparaître au palais de justice de Montréal pour faire face à des accusations de parjure et d'entrave à la justice», a expliqué le sergent Claude Denis, porte-parole de la SQ.

M. Thériault avait affirmé devant la Commission, en novembre dernier, qu'il n'avait reçu que des billets de hockey et des bouteilles de vin de la part d'entrepreneurs en construction lorsqu'il travaillait pour la Ville de Montréal.

Or, selon ce qu'ont appris les enquêteurs, il aurait aussi reçu des avantages pécuniaires relativement à sa résidence de Laval.

Les enquêteurs de la commission Charbonneau ont donc demandé à la police d'ouvrir une enquête à ce sujet, le 30 novembre.

«La Sûreté du Québec tient à souligner que cette arrestation ne met pas en cause l'immunité des personnes témoignant devant la commissaire France Charbonneau, mais est liée au fait que l'accusé a menti alors qu'il avait prêté serment», a tenu à préciser le corps policier dans un communiqué.

L'ex-entrepreneur Lino Zambito avait affirmé devant la commission que François Thériault «fonctionnait dans le stratagème». Selon lui, ce surveillant de chantier pouvait gonfler les extras réclamés par les entrepreneurs. «Il était capable, sur le chantier, d'autoriser certains extras, parce que c'est lui qui gardait le journal quotidien des opérations. Donc, à un moment donné, c'était facile de s'organiser avec lui.»

- Avec Pierre-André Normandin