La commission Charbonneau aurait dû entendre Gérald Tremblay, croit Raymond Bachand. «M. Tremblay souhaitait être entendu par la Commission. C'est dommage que son souhait n'ait pas été exaucé parce qu'il y a probablement des choses qu'il veut dire avec l'immunité», a affirmé l'ancien ministre libéral des Finances.

Comme M. Bachand, tous les élus hier ont salué la décision de M. Tremblay. «Dans les circonstances, c'était une sage décision», a dit Pauline Marois. La première ministre s'était entretenue avec le maire samedi matin. A-t-elle exercé des pressions? Elle n'a pas voulu révéler le contenu de cet «échange privé».

Mais le départ de M. Tremblay est un «soulagement» pour le gouvernement, a reconnu le ministre responsable de la Métropole, Jean-François Lisée. Il a salué la contribution du maire à la vie publique. Il a la «certitude» que le maire démissionnaire n'a «pas mis d'argent dans ses poches», mais il faut distinguer responsabilité politique et responsabilité légale, a-t-il expliqué. Il donne le «bénéfice du doute» à M. Tremblay pour sa responsabilité légale, mais, politiquement, qu'il ait été ou non au courant des «irrégularités» dans son parti, le maire «ne pouvait plus gérer la ville avec sérénité et de façon ordonnée», a-t-il soutenu.

Québec a promptement écarté la possibilité d'élections partielles pour choisir un nouveau maire. La Coalition avenir Québec (CAQ) s'y oppose aussi. Les prochaines élections municipales se dérouleront en novembre 2013.

Le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, veut trouver «le plus vite possible un interlocuteur valable» à la mairie de Montréal. Il prévoit que le nouveau maire sera choisi par le conseil municipal en séance extraordinaire d'ici à la fin de la semaine prochaine. Pour assurer la transition, le nouveau maire devra «inspirer le respect au-delà des allégeances partisanes», estime M. Lisée.

Le chef de la CAQ, François Legault, demande à Québec de nommer «un observateur indépendant ou un inspecteur» pour «s'assurer de l'intégrité et de l'expertise» à l'hôtel de ville de Montréal.

Les yeux se tournent maintenant vers le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, en congé de maladie et en réflexion sur son avenir. Le chef intérimaire du Parti libéral, Jean-Marc Fournier, a observé que la démission de M. Tremblay devrait donner «quelques indications» au maire de Laval.

«On attend le résultat de sa réflexion dans les prochaines heures, j'imagine, ou dans les prochains jours», a dit M. Lisée.