République dominicaine, Mexique, Cuba... Les deux ex-fonctionnaires de Montréal Luc Leclerc et Gilles Surprenant ont abondamment profité de la chaleur des tropiques aux frais des entrepreneurs - dont Lino Zambito -, si l'on se fie au témoignage d'un des deux ingénieurs, hier.

«Chaque année, à l'automne, a confirmé l'ex-propriétaire d'Infrabec à La Presse, ils se magasinaient leur voyage d'hiver avec un entrepreneur, que ce soit moi ou un autre.»

La Presse a obtenu deux photos sur lesquelles on reconnaît notamment MM. Leclerc et Surprenant en maillot de bain au bord de la mer, au Mexique, à l'hôtel Marival, qui appartient à la famille de Lino Zambito. L'ex-entrepreneur figure sur l'une des deux photos, allongé sur une chaise, aux côtés de Gilles Surprenant, debout près de lui. Les deux clichés dateraient du début des années 2000.

Radio-Canada a déjà publié d'autres clichés pris au restaurant de cet hôtel, à la même époque, où l'on voit les deux ingénieurs trinquer en compagnie de Lino Zambito et de l'entrepreneur Tim Argento.

Hier, devant la commission Charbonneau, Gilles Surprenant a longuement été questionné sur ces voyages (dont l'un en compagnie de Vito Rizzuto), en particulier sur ses séjours au Marival. Il a expliqué que, la première fois, son ami Luc Leclerc lui avait proposé de profiter d'une «invitation» qu'il avait reçue pour aller au Mexique. Les deux hommes y seraient allés probablement trois fois. Il a aussi indiqué que, selon son souvenir, le premier séjour avait été offert par Lino Zambito - hormis le billet d'avion. Il a soutenu qu'ils avaient eux-mêmes payé les voyages suivants mais que, une fois sur place, ils avaient droit à un traitement royal, gracieuseté de Lino Zambito. Contrairement à ce que ce dernier a affirmé lors de son témoignage, Gilles Surprenant ne se souvient cependant pas d'avoir «insisté» pour profiter de ces largesses.

Interrogé à ce sujet par La Presse, Lino Zambito persiste et signe: «Ils ont payé leurs billets d'avion et moi, je les remboursais comptant. [...] Ils m'ont toujours demandé pour venir. Ils ne débourseraient rien nulle part, que ce soit là-bas ou au Québec. Ils ne payaient rien, rien, rien. Quand on sortait, c'était tout le temps moi qui ramassais. De mémoire, ils sont venus trois fois, la première avec moi, et ensuite sans moi. Ce n'était pas des gens avec qui j'aimais être.»

Les deux hommes traînaient d'ailleurs une telle réputation de grippe-sous que «l'on disait d'eux qu'ils avaient des lames de rasoir dans les poches», a lancé une source qui les a fréquentés lors de certaines escapades.

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