Intéressée par l'entrepreneur en construction Piero Di Iorio, la commission Charbonneau a réussi à mettre la main sur un interrogatoire datant de 2007 et portant sur un différend d'affaires en lien avec un contrat accordé par la Ville de Montréal.

Le juge Michel Déziel, de la Cour supérieure, a tranché le 30 mai dernier. L'avocat qui représentait l'adversaire de M. Di Iorio, il y a cinq ans, et qui l'a questionné, doit remettre une copie de ses réponses aux enquêteurs de la commission Charbonneau. La Régie du bâtiment en avait aussi fait la demande et a eu gain de cause. «Les notes sténographiques dont on demande une copie ne sont plus soumises à l'obligation de confidentialité», a tranché le juge.

Cette transcription avait été remise au tribunal en 2007, mais elle n'a pas été versée au dossier pour une raison nébuleuse.

L'avocat s'est plié à l'ordre du magistrat le jour même en transmettant les documents. Le porte-parole de la Commission d'enquête sur l'industrie de la construction a refusé de commenter les démarches de ses procureurs. «On ne commentera pas les travaux de la commission avant d'y arriver. Tous ses travaux vont être publics», a affirmé le porte-parole de la commission, Richard Bourdon.

Entrepreneur en faillite

L'Entrepreneur en construction a fait une retentissante faillite de 25 millions en 2009.

Au moment de sa faillite, la famille immédiate de l'homme d'affaires a fait construire trois grandes résidences à Rivière-des-Prairies. Deux d'entre elles ont été acquises par les filles de M. Di Iorio et leurs conjoints.

Danielle Poitras, conjointe de M. Di Iorio, dirigeait une compagnie à numéros qui gérait les activités de Les Excavations D.P. En 2007, cette entreprise a poursuivi Services de location Sainte-Croix pour 350 000 $, alléguant la violation d'une entente de location de machinerie. C'est dans le cadre de ces procédures que M. Di Iorio avait répondu à un interrogatoire préalable au procès.