Le gouvernement Charest veut adopter rapidement certaines recommandations du rapport Bastarache, a indiqué jeudi le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier.

Il pourrait adopter dans les prochains mois, ou même dans les prochaines semaines, des recommandations qui ne nécessitent pas de changement à la loi. «Par exemple, lorsque nous faisons l'annonce des candidats retenus comme juges, nous pourrions donner plus d'information (au public)», a déclaré M. Fournier jeudi en marge du caucus du PLQ à Lac-Beauport.

Le ministre pourrait aussi demander bientôt aux comités de sélection de détailler leur évaluation des candidats, autre suggestion du commissaire Bastarache.

Le rapport propose plusieurs changements à la loi pour améliorer le processus de nomination des juges, notamment: interdire aux élus de favoriser un candidat, déterminer si le ministre de la Justice peut consulter le premier ministre pour ses choix, constituer un comité permanent de sélection à partir d'une banque de 30 personnes et créer un secrétariat à la sélection des juges qui relèverait de l'Assemblée nationale.

M. Fournier compte consulter le Barreau du Québec, la Conférence des juges du Québec et d'autres intervenants pour vérifier s'il doit donner suite à ces recommandations.

Il dit n'avoir «aucune difficulté» avec la création d'un secrétariat de sélection des juges, mais il précise qu'il y a «déjà au ministère une personne responsable de ce qu'on pourrait appeler un secrétariat, qui fait le suivi des dossiers».

M. Bastarache fait 46 recommandations destinées à «moderniser» le système de nomination des juges, qui «ouvre la porte aux possibilités de favoritisme dans le choix des candidats».

Même si le ministre Fournier estime que cette porte est déjà fermée, il dit vouloir rendre le processus encore plus étanche. «Il y avait une porte qui était fermée, personne n'est entré, mais on devrait la verrouiller», a-t-il illustré.

Il n'a pas voulu dire s'il faudra modifier le rôle de Chantal Landry, une adjointe du premier ministre qui notait l'allégeance politique des candidats sur leur dossier.