Contredit toute la semaine par les témoins appelés par la commission Bastarache, l'ex-ministre de la Justice, Marc Bellemare a critiqué violemment l'exercice enclenché pour tirer au clair ses allégations de trafic d'influence pour la nomination de magistrats au Québec.

«Les derniers jours ont été éprouvants pour moi et ma famille. Ils l'ont été aussi pour des milliers de Québécois, qui suivent les travaux de cette commission, qui se demandent à quoi rime ce cirque pitoyable financé à coup de millions à même leurs impôts. Leur confiance en nos institutions judiciaires en est d'autant diminuée» a-t-il laissé tomber.

Il a senti le besoin de rappeler sa confiance envers le système judiciaire québécois, il n'est «pas parfait mais certainement meilleur que le spectacle désolant qui se déroule devant nous» a lancé l'ex-ministre qui subitement avait l'air d'un accusé quand la commission a décidé d'une expertise scientifique de ses notes.

Il a rappelé qu'au cours de l'été il avait déjà indiqué les appréhensions qu'il entretenait au sujet de cette commission: «Les événements des derniers jours m'ont hélas donné raison. De toute évidence les procureurs de la commission et les trois avocats du premier ministre ont bien peu d'intérêt à rechercher la vérité sur les influences indues des collecteurs de fonds du Parti libéral du Québec dans le processus de nomination des juges».

«Depuis trois semaines ils se sont employés à détruire ma réputation, de toutes les façons possibles en multipliant les attaques sous l'oeil complaisant du commissaire. Le tort qu'il m'ont causé est irréparable!».

Avant d'aller répondre aux questions touchant les notes qu'il avait prises après sa démission, il insiste, répliquant aux hauts fonctionnaires et à ses ex-collaborateurs qui avaient critiqué son style de gestion. «Je n'ai pas la prétention d'avoir été le meilleur ministre de la justice de l'histoire du Québec. Mais je rappelle que j'ai été nommé à ce poste par Jean Charest lui-même à cause de mes qualités d'honnêteté et d'intégrité. Il a plusieurs fois louangé mon travail et quand j'ai offert ma démission il m'a demandé de reconsidérer ma décision et de rester en poste».

En début d'audiences, le procureur de la commission Guiseppe Battista a indiqué que de nombreux témoins restaient à être entendus, aujourd'hui ce sera Violette Trépanier et Marcel Leblanc à titre de permanents du PLQ associés au financement.