Jean Charest a tenté de rassurer le chef du Parti libéral Philippe Couillard qui doit composer avec des sondages défavorables alors qu'un déclenchement des élections est imminent.

«C'est difficile d'être chef de l'opposition», a déclaré M. Charest, au cours d'une rare apparition publique depuis sa défaite lors des élections de 2012.  

M. Charest et l'ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney étaient les invités du groupe de réflexion sur le fédéralisme «Idée fédérale» dans le cadre d'un symposium sur l'héritage de Claude Ryan. 

M. Charest a profité de sa tribune pour adresser un clin d'oeil à M. Couillard, présent parmi la foule venue assister à la discussion. 

«Je n'ai pas toujours été le meilleur dans les sondages, mais je l'étais aux élections et je suis certain qu'il va arriver la même chose à Philippe», a-t-il dit. 

Les intentions de vote pour le PLQ sont effectivement en baisse si l'on se fie aux récents sondages qui placent M. Couillard derrière la première ministre Pauline Marois. 

Cette discussion a aussi été l'occasion pour M. Charest d'apporter de l'eau au moulin dans le débat sur la Charte des valeurs. Selon lui, avant de restreindre les libertés individuelles, le gouvernement doit se demander si cela est justifié. 

«Tout citoyen raisonnable a raison de dire à son législateur: "tu veux restreindre mes libertés, fais-moi une démonstration qu'il y a un problème, qu'il y a un enjeu qui justifie que tu m'enlèves une liberté"», a expliqué M. Charest. 

Certaines circonstances peuvent justifier des restrictions, comme ce fut le cas avec le débat sur la langue française, selon lui. «Mais le pire des scénarios, c'est quand on fait des lois fondées sur la peur de l'autre, quand on fait des lois sur l'ignorance, quand on fait des lois qui flattent les préjugés», a-t-il ajouté avant d'être chaudement applaudi. 

M. Charest a refusé de répondre aux questions des médias à la fin de l'événement. De son côté, M. Couillard a rebondi quelques instants plus tard devant les médias sur les propos de M. Charest concernant la charte. « C'est exactement ce qu'on dit depuis le début : on invente un problème pour inventer une solution. J'ai pratiqué la médecine et un de mes vieux patrons me disait quand ton patient n'a rien, c'est mieux de ne rien faire.»