Les Indépendantistes pour une laïcité inclusive (IPLI) ont rendu public leur mémoire sur le projet de charte des valeurs, dimanche.

Ils ont choisi de le dévoiler devant la presse montréalaise de crainte de ne pas pouvoir le faire en commission parlementaire dans l'éventualité où des élections provinciales étaient déclenchées.

Ils estiment qu'avec cette initiative, le gouvernement se lance en quelque sorte dans une chasse aux sorcières puisqu'il veut ainsi lutter «contre un ennemi en grande partie fabriqué».

Ils avancent également que si la charte devait être adoptée dans sa forme actuelle, ce serait loin d'être «un gage d'égalité» entre les sexes.

La vice-présidente et porte-parole des IPLI, Rosa Pires, soutient que son application «aurait l'effet pervers de pénaliser d'abord et surtout des femmes.»

Elle ajoute que leur stigmatisation porterait un dur coup au mouvement souverainiste.

Mme Pires juge que les Québécoises, qui se sentiraient ostracisées et leur entourage, pourraient bien avoir le réflexe de se tourner vers «des partis politiques qui ont toujours combattu les aspirations» nationalistes.

Robin Philpot, qui est membre de l'exécutif des Indépendantistes pour une laïcité inclusive, indique, pour sa part, que le projet de loi 60 ne repose sur «aucune étude» pouvant démontrer qu'il existe une volonté de «prosélytisme de la part d'employés du secteur public portant des signes religieux».

M. Philpot pense que l'interdiction de pareils symboles ferait clairement la démonstration que «l'État québécois n'est pas neutre».

Il précise que, selon les membres de son regroupement, seuls les juges, les policiers et les gardiens de prison ne devraient pas avoir le droit d'afficher clairement leurs croyances.